Certains experts en économie politique espèrent trouver des solutions à la crise financière dans le développement des technologies de l’information et de la communication. Même si, comme ils le répètent à l’envie, l’Internet et les communications électroniques ont représenté 20 % de la croissance entre 2004 et 2009 et facilité la création 700 000 emplois en quinze ans, peut-on espérer la prolongation de cette progression ?
Si l’économie a besoin du numérique pour assurer son futur, existe-t- il des domaines d’activités à privilégier en priorité ? La "révolution numérique" suppose que les entreprises, les PME et les Administrations se transforment et parviennent à tirer parti de ces nouvelles technologies de façon à être plus efficaces et plus performantes. Mais les freins sont nombreux et les fausses pistes abondent. Car aucune des structures en place ne tient réellement à un changement qui signifierait sa disparition ou son amoindrissement. Et très peu de ces structures ne souhaitent la création d’un ensemble mondial de normes susceptibles de les mettre hors circuit.
Les techniques numériques, en réduisant les tâches intermédiaires, contribuent à l’abaissement les coûts des produits et services. Mais, elles supposent des systèmes fiables et sécurisés. Elles ouvrent aussi la voie à des possibilités de piratage et à de nouvelles formes d’escroquerie, quand ce n’est pas à des appels au désordre dans les zones urbaines (social media riot). Au nom de la liberté chérie (mais quelle définition faudrait-il donner à celle-ci ?), les services numériques compliquent la vie sociale et le fonctionnement de la démocratie. La croissance du haut-débit en France, plus solide que partout ailleurs, est associée à une conséquence : un service après-vente très pauvre – selon une source récente en provenance de Wikileaks.
Peut-on imaginer aujourd’hui une politique industrielle du numérique qui soit typiquement française, sans d’abord être européenne ? Le numérique, considéré globalement, a besoin d’une politique industrielle qui supposerait des pratiques d’accès à l’information et à la communication aussi stables que possible et bien connues de tous. La multiplication des systèmes et l’existence de nombreuses normes propriétaires constituent une entrave à ces accès. Si l’on attend une réduction rapide de la dette et l’ouverture de nombreux emplois à partir des progrès des techniques numériques ou de la plus grande dissémination de celles-ci, une énorme erreur de fond est commise.
En premier lieu, si la technologie progresse effectivement, les usages de cette technologie ne sont pas maîtrisés ou même totalement maîtrisables. A échéance lointaine, la technologie permettra probablement l’organisation de semaines de travail de 10 heures partout dans le monde et la création de sources d’énergie inépuisables. Pour le moment, il faut faire face aux problèmes quotidiens de la paix dans le monde, de la démocratie et de la répartition équitable des richesses. Comme les outils et les logiciels nécessaires à ces tâches ne sont pas encore disponibles, il faut gérer au mieux les problèmes sociaux et les technologies contemporaines. L’accès à l’Information globale est encore réservée à quelques privilégiés, sans que ceux-ci, d’ailleurs, aient réellement conscience de ces valeurs. La politique industrielle du numérique relève encore du fantasme contemporain. Plusieurs dizaines d’années sont nécessaires pour passer d’une invention majeure à une autre plus importante encore. L’incapacité à prévoir de lendemain est le défaut majeur des techniciens comme des politiques. Inutile d’évoquer les acquisitions irraisonnées d’activités qui ne reposent que sur des perspectives de valorisations boursières illusoires ! La politique industrielle du numérique doit commencer par l’étude des usages.
Cependant, ce mois d’Août 2011 a été riche en divers événements techniques. Aucun d’entre eux constitue probablement un fait marquant. Mais considérés globalement, la sélection effectuée pour vous indique cependant une tendance que vous allez vous-même découvrir dans nos pages Actualités, avec de plus ou moins douloureuses anecdotes relatives à la vie des projets satellitaires, de la baisse des usages en IPTV par satellite, du rapprochement risqué entre Google et Motorola, etc.
Le marché de la Communication de machine à machine devrait se développer rapidement, malgré la diversité des fournisseurs d’équipements et des logiciels nécessaires.
Les nouvelles générations de systèmes de communications radios s’ouvrent aux hauts débits. Mais la diversité des systèmes ne permet pas toujours la cohérence pour l’utilisateur (Voir les Dernières nouvelles des nouveaux réseaux mobiles).
Le secteur des communications par satellite demeure toujours très actif. La norme DVB-S2 passionne les industriels pendant que s’ouvre le marché des connexions M2M à bas débit sur satellite. Et chaque acteur du domaine pousse encore plus loin sa stratégie. (Les services par satellite, vus à la lumière de l’été 2011).
Enfin, l’Agenda des manifestations annoncées témoigne de l’activité intense qui concerne les technologies de l’information et de la communication. Beaucoup de projets sont en cours, lesquels devraient participer au maintien du niveau de l’emploi et à la croissance économique de notre pays, même si sa politique industrielle du numérique n’est pas encore été planifiée par de savants technocrates.
Bonne reprise de rentrée et bonnes lectures à toutes et à tous !
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