La communication de machine à machine (en anglais "machine to machine", ou M2M) est née dans les télécommunications elles-mêmes, pour le besoin des services de commutation de circuits, de télésurveillance des équipements ou de télémétrie. Aujourd’hui, le M2M utilise les systèmes ou réseaux de télécommunications associés à l’informatique (TIC, technologies de l’information et de la communication) pour la gestion directe d’équipements distants appartenant à des activités très diverses. Ce marché devrait se développer rapidement, malgré la diversité des logiciels nécessaires et de leurs fournisseurs.
Première réalisation de M2M
Une des premières réalisations de M2M, en dehors du domaine propre aux télécommunications, a été l’envoi de signaux de téléalarme vers l’organisme de gestion des panneaux publicitaires lumineux rotatifs. Comme le rouleau défilant des annonces publicitaires était censé fournir un temps égal à chaque annonceur, l’interruption de la rotation de ce rouleau donnait lieu à l’envoi d’un message SMS préformaté vers le gestionnaire, fournissant les références du site émetteur à dépanner. De son côté, le gestionnaire disposait d’une supervision du bon fonctionnement de tous les panneaux mis en place par la régie publicitaire. La technologie de l’époque consistait, dans cet exemple, à utiliser le système de communication le plus récent en plaçant un terminal mobile GSM sur chacun des sites de diffusion de la publicité lumineuse et de l’utiliser de façon à minimiser les coûts d’utilisation. Progressivement, la mise en place sur le marché de nouveaux systèmes de communication a ouvert la voie aux communications M2M pour des usages divers et très ciblés, avec des critères de qualité répondant aux besoins de ces nouvelles applications.
La technologie M2M en 2011
La technologie M2M utilise une vaste panoplie de systèmes de communications placés sur des réseaux publics filaires ou radioélectriques, sur des liaisons à courte distance (Bluetooth, RFID, ZigBee, etc.), et sur des liaisons privées numériques prises sur des réseaux existants GSM, GPRS et/ou Edge, en mode terrestre ou en mode satellitaire (sur satellites en couche basse LEOs dont le temps de transit est faible, tels que ceux des constellations OrbComm, Iridium Communications, Inmarsat, etc.).
Le M2M répond à des besoins spécifiques des entreprises ou de la société civile. La technologie M2M s’insère facilement entre machines, sur les équipements, dans les véhicules, dans les espaces de la zone rurale ou urbaine (alarmes pour les zones inondables, la surveillance des forêts), sur les êtres vivants, etc. Un système M2M comprend en général :
Un dispositif associant un capteur d’information à un émetteur relié à une ligne de communication ;
Une liaison de communication (temporaire ou permanente) établie entre l’émetteur d’information et un serveur informatique.
Un logiciel d’applications répondant aux critères propres à l’application M2M considérée.
Accessoirement, une liaison de retour (temporaire ou permanente) peut être mise en place afin de tester le bon fonctionnement de l’émetteur/ capteur ou sa présence et, éventuellement, le bon état de son alimentation.
Les caractéristiques essentielles des communications M2M semblent se concentrer en réalité sur la certitude de remise des informations transmises (pas d’engorgement de trafic ou de pannes perturbatrices à craindre), débit numérique relativement faible, absence d’interférences en transmission, sécurité totale des messages transmis, dynamique d’adaptation du canal et des ressources, temps d’acheminement très court, et éventuellement : duplication des voies d’accès et voie de retour pour des tests de contrôle. Pour les raisons liées à la sécurité d’acheminement, les laboratoires de recherche ont proposé des réseaux de communications maillés par voies radioélectriques à réparation et à organisation automatiques (WSN). Les réseaux M2M doivent être adaptés à une grande quantité de terminaux émetteurs et récepteurs. Les communications M2M peuvent être classées en différents types d’architecture de réseaux : réseaux corporels (pour le corps humain), réseaux locaux d’entreprise, réseaux cognitifs, etc. (Voir IEEE Communications Magazine Vol. 49, N° 4, Avril 2011). www.comsoc.org/
Principaux projets M2M en cours
Transport Intelligent - Le projet STI (Systèmes de Transports Intelligents) envisage l’association de l’automobile avec les autres véhicules en mouvement et avec les infrastructures routières. L’objectif vise à réduire les accidents et à autoréguler le trafic routier. Sont en particulier envisagés à ce propos, la projection sur le pare-brise de la signalisation routière à des fins de guidage, des informations sur les services à proximité, les consignes à observer en cas d’incident, etc.
La grille de distribution d’énergie (Power Distribution Grid, or Smart Grid) - La nouvelle organisation de la distribution de l’énergie électrique suppose que la demande et que la production d’électricité locale éventuelle soient organisées avec l’aide de capteurs et d’équipements de connexion gérés en fonction des ressources disponibles. Des robots intelligents, supervisés à distance, permettront d’importantes économies dans le secteur de l’énergie.
Autres projets en développement - Gestion de la chaîne de valeur, de la chaîne d’approvisionnement, des processus complexes en entreprise, projets liés à la santé et à l’assistance à domicile, télédiagnostics de santé et surveillance des patients, robotique de défense sur les champs de bataille terrestres et aériens, etc. http://fing.org/ ?Machine-To-Machine-M2M-enjeux-et
Le marché des réseaux de capteurs
Selon une étude de marché réalisée par IDTechEx, les réseaux maillés de capteurs reliés par systèmes radioélectriques (WSN, Wireless Sensor Networks) devrait passer de 0,5 millions de dollars en 2011 à 2 milliards de dollars en 2021. Les réseaux de capteurs sans fil pourront permettre la surveillance des incendies de forêts, la gestion des situations de crise en cas de catastrophes naturelles, etc. L’avenir des capteurs passifs (ne nécessitant pas d’énergie) ou alimentés directement par le réseau domestique parait être très intéressant. Cependant, des normes communes tardent à être approuvées. Par exemple, la technologie ZigBee connaît un grand nombre d’options et de réalisations. Enfin, les intégrateurs majeurs font encore défaut, certaines sociétés ne fournissant que les équipements et d’autres, que les logiciels de communication (soit en C , soit en Linux ou en Java IMP, pour Information Module Profile). Cette diversité des fournisseurs et des logiciels en M2M présente l’avantage d’assurer un bon niveau de sécurité des systèmes mis en place, mais elle pèse néanmoins sur le développement du marché global. Dans son étude intitulée "Wireless Sensor Networks 2011-2021", IDTechEx analyse le marché sous tous ses aspects. Le prix de revient moyen d’un nœud de capteurs devrait se situer autour des 25 dollars en 2021. www.idtechex.com/
Centre de compétence M2M chez ENEA
La société suédoise Enea a ouvert un centre de compétence axé sur les technologies de communication de machine à machine à Linköping, qui est équipé d’une plate-forme de développement M2M tolérante aux fautes et adaptable selon les spécifications de chaque application. Ce centre est destiné à offrir des prestations de support, de formation et d’ingénierie logicielle et matérielle pour des applications M2M. www.enea.com/
Formation CLOUD et HPC, Les 25 et 26 Janvier 2012 à l’Institut Henri Poincaré, 11 Rue Pierre et Marie Curie, Paris, Salle 05 et 204, Formation conçue par les (...) ... [suite] Les Salons Solutions Electroniques - RTS EMBEDDED SYSTEMS - M2M – DISPLAY - ESDT, Du 3 au 5 Avril 2012, à la Porte de Versailles, à Paris., Du 3 au 5 avril 2012 sur (...) ... [suite]