Malgré la crise financière, qui devrait appeler à un peu plus de prudence, la spéculation est encore présente ! Personne n’est en mesure de dire comment un développement plus rapide des technologies du haut débit pourrait créer un million d’emplois, et "une croissance de 850 milliards d’euros d’ici 2015", dixit les experts chevronnés de Bruxelles. Petit tour d’horizon réduit aux nouvelles d’agence reçues, relatives au progrès des raccordements en haut débit et à leur financement. Les avantages du plan fibre se réduisent de plus en plus face aux critiques liées à la gestion du projet.
Les hauts débits chinois
Tous les secteurs liés aux réseaux régionaux et au réseau d’accès en haut débit sont en croissance. La Chine déploie ses fibres optiques dans ses réseaux et en distribution. L’accès mobile en W-CDMA s’accroît de 24 %, et le CDMA 12 % alors que le GSM progresse de 44 %. Les femtocellules en 3G domestique se multiplient grâce à la vidéo mobile.
Les hauts débits stimulent les industriels européens
Avec l’expansion de la base installée et le besoin annoncé de liaisons en hauts débits, le marché lié aux outils européens de mesure en optique (FOTE, European fibre optic test equipment) se développe rapidement. Selon l’étude publiée par Frost & Sullivan, le chiffre d’affaires de ce marché, soutenu par l’expansion des connexions PON, FTTH, 3G et DWDM (dense wavelength division multiplexing), devrait passer de 140 millions de dollars en 2010 à 165 millions de dollars en 2015. Les développements en optique sont particulièrement élevés au Royaume-Uni, en Allemagne (FTTH à 40 Gbit/s), en République Tchèque, en Slovaquie, en Hongrie, en Scandinavie et en Russie. Des grandes difficultés sont toutefois rencontrées sur le terrain dans l’aménagement des conduits et en ce qui concerne la réglementation nationale. La compétition est sévère entre les fournisseurs et la crise économique freine les investissements. Frost espère que les industriels parviendront à réduire les coûts de leurs intervention afin de ne pas pénaliser la progression de ce marché. La disponibilité d’équipements fiables de réacheminement (ROADM, reconfigurable optical add-drop multiplexer) à 40 et 100 Gbit/s, ainsi que la normalization devraient faciliter le consensus pour l’édification de communications à hauts débits. www.frost.com/
Au Royaume-Uni
Le haut débit sur cuivre à 20 Mbit/s atteint en Juillet 2011 plus de 2,5 millions d’abonnés résidentiels ou d’affaires. Le but du gouvernement britannique vise à déployer le service du haut débit pour 90 % des abonnés à 20 Mbit/s en 2013 et en 25 Mbit/s avant 2015. Ce déploiement concerne actuellement tous les centres locaux de raccordement dont la moitié dessert près de 900 000 résidences. Le service IP Stream à 8 Mbit/s sera progressivement retiré de l’offre générale au début de 2014. Très optimiste, BT estime que la plupart des abonnés souhaiteront profiter très rapidement des offres en haut débit atteignant le double du débit actuel, mais d’autres pourraient souhaiter demeurer dans le cadre des offres classiques. Parallèlement aux efforts déployés sur les supports en cuivre, BT a investi 2,9 milliards d’euros pour des offres à 40 Mbit/s sur support en fibre optique prolongés par des paires en fils de cuivre (FTTC) à l’intention des deux tiers des abonnés du Royaume-Uni d’ici à 2015. L’évolution de la technologie permettra de déployer du 80 Mbit/s en FTTC dès 2012 et du 100 Mbit/s en FTTH un peu plus tard. BT estime que dix pour cent des abonnés pourraient être desservis en haut débit par l’intermédiaire de systèmes radioélectriques, tel que le LTE. www.silicom.com
Vers un covoiturage Orange-Free
France Télécom et Free (Iliad) ont conclu un accord portant sur le cofinancement des réseaux en fibre optique dans une soixantaine d’agglomérations situées dans des zones peu peuplées. Cet accord, qui pourra être étendu à d’autres exploitants, porte des agglomérations dans lesquelles Orange a l’intention de procéder au déploiement de la fibre en 2011 et 2012. Il concernerait, à l’horizon 2020, cinq millions de foyers situés dans environ 1 300 communes de zones rurales. France Télécom s’est engagé à consacrer deux milliards d’euros d’ici 2015 au déploiement de la fibre optique dans 3 600 communes, avec une couverture de 10 millions de foyers en 2015 et 15 millions en 2020, soit près de 60 % des foyers français. Free avait promis de son côté, d’investir un milliard d’euros dans la fibre optique d’ici 2012. France Télécom poursuit par ailleurs ses discussions avec les autres exploitants intéressés. Le gouvernement a rappelé l’objectif de 2 millions de foyers équipés en fibre optique d’ici la fin de l’année. http://actu.orange.fr/
Le point de vue de l’ARCEP
L’Arcep, a prévu que, dans les vingt plus grandes villes françaises, chacun des exploitants devait déployer sa propre fibre jusque dans les habitations. En revanche, dans les zones où la population est plus clairsemée, les exploitants peuvent s’associer pour construire des réseaux, chacun d’entre eux demeurant libre de commercialiser ses offres sous sa marque, et d’en déterminer le prix.
L’Autorité des télécommunications rappelle les efforts des exploitants dans le déploiement de la fibre optique à travers le territoire. Près de 10 000 kilomètres de fibre ont été déployés à la fin du mois de Mars 2010, dont la moitié par des exploitants alternatifs. Avec l’intégration des réseaux câblés (Numericable, NDLR), on atteint 6 millions de foyers éligibles au très haut débit, soit 20 % des lignes, ce qui constitue un bon score en Europe ! (soit le sixième rang de l’OCDE avec 33,6 % des liaisons d’abonnés en 2010). [Mais où sont donc les services qui demandent un tel débit ? NDLR] www.arcep.fr/
Financement du déploiement du haut débit
Sur le plan européen, d’après le cabinet de consultants McKinsey, la facture des nouveaux réseaux en haut débit basés sur la fibre optique pourraient coûter près de 300 milliards d’euros. Le rapport remis à Neelie Kroes, Commissaire européen, par les responsables de Vivendi, Alcatel-Lucent et Deutsche Telekom, met également en garde contre une "situation de déséquilibre où les mêmes acteurs en supportent seuls le fardeau". Ces industriels et exploitants de réseau suggèrent de mettre en place un partage des investissements avec les fournisseurs de contenus pour développer le haut débit sur le Vieux Continent.
Pour la France, le coût du déploiement du haut débit est estimé à 25 milliards d’euros en 15 ans, dont 13 milliards de financements public sur 15 ans pour couvrir 50% du territoire français en 2020. Eric Besson a présenté ses premières pistes pour élaborer la politique numérique du pays jusqu’en 2020 et le "Plan 2012" est déjà critiqué. Le président de la région Auvergne est inquiet sur le déploiement du très haut débit en zone rurale. Il a proposé différentes pistes de financement, dont un prélèvement sur les abonnements internet. Deux pistes de financement sont proposées, l’une consisterait en une "contribution de solidarité numérique (CSN)" de quelques centimes d’euros sur les abonnements à l’internet et la seconde pourrait être une taxe sur les équipements électroniques grand public.
Le point de vue des collectivités locales
L’AVICCA regrette que ses propositions d’organisation d’une péréquation nationale n’aient pas été entendues. Les territoires les moins denses, donc, les zones rurales, sont pénalisés. Bien qu’une certaine modularité des aides soit instituée, les collectivités concernées auront une charge réelle par habitant au moins trois fois supérieure à celles qui sont plus denses. De plus, les collectivités qui voudraient organiser une péréquation locale entre les zones rentables et celles qui ne le sont pas, seront pénalisées car l’Etat ne les aidera pas. L’Etat ne définit son aide sur les vingt années à venir qu’avec un fonds non pérennisé (Fonds national pour la société numérique). Alors que la part du coût pour le secteur public est estimée dans une fourchette de 10 à 15 milliards d’euros, seuls 900 millions sont assurés par l’Etat. On sait par ailleurs, qu’il ne sera pas possible de multiplier les "Grands Emprunts". Seule la création et l’alimentation pérenne du Fonds d’Aménagement Numérique du Territoire (FANT) devraient être en mesure de donner des gages aux collectivités que ce chantier sera mené jusqu’à son terme et avec une véritable solidarité nationale. www.avicca.org/IMG/pdf/11_07_COM_THDannexe.pdf
Le point de vue du Cercle des lecteurs des Echos (Extraits de Juillet 2011)
Salon INTERNET WORLD , Du 24 au 26 Avril 2012 à Londres, INTERNET WORLD : l’évènement ... [suite] Séminaire IPv6, Le 11 Avril 2012, à Telecom ParisTech., Le G6 organise un séminaire ... [suite]