L’importance de la langue française est une évidence affirmée pour tous nos concitoyens. La clarté et la précision de son vocabulaire sont souvent mises en avant par les Français eux-mêmes.
La langue française fut indispensable à nos diplomates hier, tout comme elle le demeure encore aujourd’hui pour nos étudiants, chercheurs et ingénieurs. Et comme toutes les langues, la langue française évolue en fonction des échanges, qu’ils soient techniques ou culturels. Du fait des évolutions rapides des technologies, il est nécessaire de refaire le point sur la signification des termes afin d’éviter les méprises ou les dérives possibles.
La Loi nº 94-665 du 4 août 1994 relative à l’emploi de la langue française, plus connue sous le nom de "Loi Toubon", vise à protéger le patrimoine linguistique français et à cet effet, elle s’appuie sur le travail des différentes Commissions spécialisées de terminologie et de néologie. Ainsi, par la mise au point de définitions claires et précises, il est possible d’éviter les obscurités ou les malentendus qui pourraient survenir dans la compréhension des phénomènes liés aux nouvelles technologies, etc. Outre l’enrichissement d’un patrimoine linguistique plus que millénaire, cette mise à jour du vocabulaire des technologies par ces Commissions, contribue à préciser le contenu des Cahiers des Charges des marchés de fournitures ou de services conclus avec les fournisseurs afin que les fonctions à assumer par les équipements à développer par l’industrie ou dans les laboratoires soient bien celles attendues par les utilisateurs publics ou privés.
Or, il faut constater que le travail de ces Commissions spécialisées de terminologie et de néologie est effectué, depuis l’origine, sans coordination avec les entités internationales de normalisation que sont l’UIT (Union Internationale des Télécommunications), l’ISO (Organisation Mondiale de la Normalisation), la CEI (Commission Electrotechnique Internationale) ou même l’ETSI (Institut Européen de Normalisation des Télécommunications). De sorte que l’UIT peut valider sur le plan international des définitions de termes ou d’expression en langue française qui sont d’acception différente de celles entérinées par la Commission du Vocabulaire de la DGLF et validées par l’Académie Française.
Les définitions relatives au cryptage, au décryptage, aux opérations de chiffrement, etc. que l’on peut citer à ce sujet, ne constituent pas un cas isolé et cette dysharmonie souligne le danger représenté par la dualité des approches françaises en terminologie, ne serait-ce que sur le plan des contrats signés par l’Administration ou par les industriels français.
Il semblerait donc que les Commissions spécialisées ne soient que des Commissions purement administratives et qu’à ce titre, elles n’aient pas la possibilité (ou la capacité réglementaire) de dialoguer directement avec le SGG (Secrétariat Général du Gouvernement), sans passer par les cabinets ministériels, afin d’harmoniser les définitions de terminologie des différentes technologies d’aujourd’hui. La raison de cet état de chose semble de nature assez curieuse et pourrait faire vibrer bien des Indignés amoureux de la langue française. Mais s’il s’agit de raison d’Etat, la discussion semble improbable et, à défaut d’une coopération bilatérale de plusieurs services de l’Etat dont chacun pourrait tirer profit, la plus simple solution pourrait consister à amender la Loi Toubon en corrigeant la nature ou la portée du travail des Commissions spécialisées. Par exemple, pour chacun des termes considérés, deux définitions pourraient être fournies :
L’une résultant du travail de la Commission spécialisée de terminologie compétente
L’autre reproduisant le (ou les) texte(s) des définitions les plus récentes acceptées par les entités internationales de normalisation.
De cette façon, les contrats rédigés par l’Administration française ou par les industriels pourraient reproduire l’une ou l’autre de ces définitions en en mentionnant les références. Ces dispositions devraient permettre une plus grande clarté de la terminologie des textes de langue française dans le travail des Universités, des Administrations et des Industries. La rédaction des contrats en serait facilitée et les ambiguïtés des réalisations devraient donc en principe disparaître.
Il ne semble pas nécessaire d’envisager sur ce plan une manifestation au droit à l’indignation. Chacun des experts ou spécialistes en terminologie et en néologie souhaite simplement qu’une solution claire et non ambiguë soit rapidement mise en place.
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