L’année 2010 sera l’année de la mise en place généralisée de l’IPv6. La prise de conscience devient générale. La solution de Free pour un développement rapide de l’IPv6 (IPv6rd) est parvenue à l’IETF et Comcast l’utilise pour ses essais. Moins d’un pour cent des Internautes utilise aujourd’hui IPv6, mais le mouvement est en marche. Et les avantages d’IPv6 sont nombreux. Ils concernent tout le monde et répondent au souci écologiste !
Pour le déploiement rapide d’IPv6
La solution mise en œuvre dans les FreeBox pour le déploiement rapide de IPv6 sur des infrastructures IPv4, présentée par Rémi Després, a été entérinée par l’IETF au titre de RFC informationnelle. Cette solution utilise le mécanisme d’encapsulation IPv6 vers IPv4 afin de permettre le routage sur les réseaux IPv4 actuels avec un préfixe IPv6 particulier à la place du préfixe fixe IPv6 vers IPv4. Depuis cinq semaines, un million et demi d’abonnés résidentiels IPv6 utilisent déjà cette solution qui est activée par leur boîtier de raccordement. [http://tools.ietf.org/html/rfc5569]
Comcast et IPv6
Les premiers essais réalisés par Comcast pour le déploiement rapide de IPv6 seront lancés au cours de l’année 2010 sur les bases de la technologie française proposée et déployée par Free dès la fin de 2007. [www.dslreports.com/forum/r23712011-New-Comcast-IPv6-Information]
Comcast invite tous les acteurs qui disposent de la facilité IPv6 par d’autres méthodes à se connecter et à vérifier cette capacité sur la Toile. [http://comcast6.net]
Comcast recrute, pour les besoins de son centre de production de réseau, des utilisateurs en IPv6 afin de procéder à des essais relatifs à la transition IPv4 vers IPv6. Les volontaires sont priés de s’inscrire auprès de Comcast afin de pouvoir être sélectionnés. [http://www.comcast.net/volunteer/php]
Activités GeoNet
Le 29 Janvier 2010, le Consortium GeoNet s’est réuni à l’INRIA Rocquencourt, sur le thème des communications mobiles en IPv6 dédiées aux activités de transport automobile de voiture à voiture et de voiture aux infrastructures routières. La réunion avait un double objectif : faire le point de l’avancement de la technologie IPv6 dans les réseaux de géolocalisation et de celui du système de communication en IPv6 lié au transport (ITS). GeoNet s’inscrit dans le cadre du projet du Consortium "CAR 2 CAR Communication" Consortium, et participe à la mise en œuvre CVIS et à la normalisation par l’ETSI de l’activité ITS. Le projet européen GeoNet, financé dans le cadre du FP7, vise à améliorer la sécurité routière en attribuant des adresses géographiques aux véhicules et en diffusant des messages de sécurité à l’intérieur d’une zone déterminée. [www.geonet-project.eu]
Fin prochaine des adresses en IPv4
La NRO (Number Resource Organisation), qui représente les cinq organismes régionaux attribuant les adresses IP dans le monde (les RIR, Regional Internet Registries), a fait savoir qu’il ne restait actuellement disponibles que moins de 10 % des adresses en IPv4. Sachant qu’un certain contingent d’adresses ne peut être attribué à des utilisateurs, et compte tenu du rythme actuel d’attribution de ces adresses, la pénurie totale en adresses IPv4 est annoncée pour le mois de septembre 2011, le potentiel théorique des 4,3 milliards d’adresses IPv4 ayant été épuisé. Sur le plan pratique, cela veut dire que l’Internet pourra continuer d’être exploité, mais uniquement entre les utilisateurs antérieurs et qu’aucune activité nouvelle ne pourra être proposée, sauf acceptation de colocations sur la même adresse (multi-hosting). Des équipements de traductions d’adresses (NAT) pourront être utilisés, mais au prix de certaines limitations d’usages et d’un certain retard dans l’écoulement du trafic, les NAT ne disposant, selon le cas de 25 à 50 000 accès simultanés. [http://www.nro.net]
Les avantages d’IPv6
Riches de 128 bits (au lieu de 32 bits pour IPv4), les adresses IPv6 permettent une ouverture plus large des usages du protocole IP. Avec IPv6, un plus grand nombre de terminaux peuvent être connectés à l’Internet et les informations de routage associées aux paquets facilitent l’acheminement, non seulement dans l’Internet, mais au sein des sous réseaux associés par utilisation de l’adressage MAC (cas des réseaux équipés en modems DOCSIS 3.0). La transition des adressages IPv4 vers IPv6 est prévue dans le réseau Internet lui-même et, pour faire face aux aléas de trafic, les serveurs mettent en place deux types d’équipements, les uns en IPv4, les autres en IPv6. Différents procédés sont proposés pour assurer cette transition (voir ci-dessus).
Windows préfère utiliser la mise en tunnel de Teredo (voir "Teredo tunneling" sur le site de Microsoft), et de son côté Vista met en oeuvre automatiquement IPv6 lorsqu’il est demandé. Les transitions "IPv6to4", comme celle de Teredo, ne devraient pas être utilisées pendant plus de dix ans après la mise à hauteur totale du réseau Internet en IPv6. [http://technet.microsoft.com/en-us/library/bb457011.aspx] [http://www.infoq.com/news/2010/01/ipv4-exhaustion]
IPv6 et l’écologie (“The Green IT”)
On peut soutenir qu’IPv6 favorise l’adoption de politiques et d’actions appartenant au thème écologique du "Green IT". d’IPv4 (adresses plus "rationnelles"), cela signifie aussi moins de consultation de caches à chaque routage de paquet, donc moins de consommation électrique dans chaque routeur puisque la puissance CPU exigée diminue. Par sa structure, la simplification d’écriture de la pile des protocoles d’IPv6, qui associe les couches inférieures à la couche 3, réduit l’usage des routeurs de transport et donc diminue la consommation électrique globale. A titre d’exemple, le protocole "IP over IEEE 802.15.4" ou "6LoWPAN" présente une couche Phy/MAC adaptée à IPv6. Le déploiement de réseau de capteurs "6LoWPAN" en IPv6 constitue donc une simplification et conduit à une optimisation de la consommation énergétique globale.
Le projet de couplage de la production et de la demande d’électricité distribuée (Projet Smart Grid) actuellement en cours suggère l’emploi d’une architecture de capteurs où IPv6 aura sa place, du fait de la multitude d’adresses possibles. [http://smartgrid.ieee.org/] [http://energyware.org/]
Dans le projet ITS, la mise en réseau des voitures permet d’améliorer les itinéraires, d’optimiser le partage de véhicule, de déterminer la vitesse idéale pour passer aux feux sans ralentir, de réduire les trajets et la consommation des véhicules, etc. L’emploi du protocole IP suggère de retenir les possibilités offertes par IPv6, de préférence à une technologie propriétaire. [voir aussi le site http://router-ecologique.blogspot.com/2010/02/suite-ipv6-un-protocole-green-le-retour.html].
Intérêt pratique d’IPv6 pour les résidentiels
Pour les Internautes résidentiels, la mise en place d’IPv6 ouvre un service qui va de l’usage de IPv4 seul à l’emploi associé d’IPv4 et d’IPv6. Dans les usages traditionnels (navigation sur la Toile et messagerie), IPv6 va améliorer la qualité de service en évitant la traversée des traducteurs d’adresse (NAT), laquelle induit des temps de transit et d’attente et des risques d’engorgement et de détérioration progressive de la QoS.
Mais surtout, IPv6 va faciliter l’introduction de facilités nouvelles. Parmi celles-ci, Google accepte déjà IPv6 pour ses applications "Search", "Google MAP", "Google Earth", Alerts, Docs, Finance, Gmail, Health, iGoogle, News, Reader, Picasa, Maps, Wave, Chrome, ainsi que les produits Android. A cette liste il faut ajouter, d’une façon générale, toutes les pages Web hébergées à domicile, les partages de fichiers entre ordinateurs, ou les surveillances et les commandes à distance dans les habitations, sans recourir à des astuces de programmation complexes. L’adressage IPv6 permet d’attribuer à chacun des équipements de l’Internaute une adresse IPv6 exclusive. Les systèmes d’exploitation les plus répandus sont déjà aptes à détecter la disponibilité d’adresses IPv6 et à les exploiter au mieux.
En France, Free fournit à ses clients IPv6 (en plus d’IPv4) depuis fin 2007 et sans supplément de prix. Les clients qui disposent d’IPv6 sur leur ordinateur accèdent alors automatiquement en IPv6 aux sites qui, comme ceux de Google, acceptent à la fois IPv4 et IPv6 (c’est-à-dire tous les Windows, les OS X et les Linux récents), tout comme Monsieur Jourdain s’exprimait en prose sans le savoir, mais en évitant tout risque d’engorgement sur les NATs éventuels. Les partages de fichiers et les téléchargements importants avec des outils pair-à-pair (en BitTorrent ou autre), étant débarrassés de leurs restrictions liées aux partages d’adresses, deviennent plus fluides. Certains services, tel que l’application professionnelle "Meeting Space" de Microsoft, Direct Access de Microsoft ou"Télésites" de Free (qui affiche de pages d’ordinateurs sur des écrans de télévision) ne sont exploitables qu’avec IPv6. En résumé, disposer d’IPv6 en plus d’IPv4 permet, pour certains usages, une amélioration de qualité de service, et rend possibles des applications dont le nombre ira croissant. Les utilisateurs s’en rendent compte par eux-mêmes et le trafic en IPv6 sur YouTube via Google a été multiplié par 30 en l’espace de quelques mois.
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