L’informatique et les technologies de l’information devraient être en mesure de réduire les dépenses de santé. Mais les Etats-Unis en sont encore au stade de l’évaluation des besoins, alors que la France se lance courageusement dans l’essai d’un DMP très sécurisé dans quatre régions. La télésanté européenne progresse sur quelques îlots d’expérimentation. Et, sans plus attendre, l’Apple Store vend des outils de mesure de la tension artérielle.
Stratégie de prévention de la santé publique aux Etats-Unis
En 2009, les Etats-Unis ont consacré 17,6 % de leur produit intérieur brut (PIB) en dépenses de santé, soit en moyenne plus de 8 000 dollars par habitant et par an, à comparer aux 3 600 euros pour le Français, par an et pour la même période. Malgré l’importance de ces dépenses, l’espérance de vie moyenne est de 79 ans aux Etats-Unis, contre 82 pour l’Australie et 83 pour le Japon. Afin d’améliorer l’efficacité de leur système de santé, l’Agency for Healthcare Research and Quality (Agence pour la Recherche et la Qualité des Systèmes de Santé, AHRQ) a été créée par le Président Obama pour évaluer l’efficacité aussi bien médicale que financière du système de santé. Après deux années d’études, l’analyse effectuée montre des disparités très importantes dans la disponibilité et la qualité des soins suivant plusieurs critères socio-économiques, géographiques et démographiques. Le gouvernement américain en a conclu des directions stratégiques qui vont permettre d’agir sur le plan de la prévention et sur les priorités de vie saine définies. Saluons sincèrement l’importance de cette étude sociale américaine effectuée à l’aide d’outils statistiques conventionnels, même si les conclusions demeurent encore au niveau de recommandations platoniques. www.ahrq.gov/qual/
Le dossier médical personnel français (DMP)
En France, tout titulaire d’une carte Vitale peut demander à un professionnel de santé de lui créer un DMP, la carte Vitale ne constituant que la clé d’ouverture de ce dossier. Les serveurs informatiques du groupe Atos Origin-La Poste peuvent accueillir 5 millions de DMP d’ici à 2015 et la France sera alors au premier rang des pays à offrir à ses ressortissants un carnet électronique de santé. La plupart des pays industrialisés vont s’engager dans la mise en œuvre de ces DMP, car celle-ci permet rapidement de mieux connaître l’état de santé du patient, d’éviter les erreurs médicales et de réduire le nombre d’actes redondants grâce à l’informatique médicale déployée. Au prix d’un euro par an et par patient, le jeu en vaut la chandelle, si les 600 000 professionnels de santé concernés et les Hôpitaux s’y adaptent, bien entendu. Les essais sont actuellement en cours en Alsace, en Aquitaine, en Franche-Comté et en Picardie et les professionnels de santé (ville et en hôpital) doivent apprendre à ouvrir les DMP, même si certaines réticences s’expriment encore. La compatibilité des logiciels et des terminaux de consultation demeure encore un thème en cours d’examen pour les deux prochaines années. Rien ne se fait en un jour !
www.dmp.gouv.fr
La sécurité dans l’emploi du DMP
Comment est-il possible d’assurer la sécurité des transactions relatives au fichier de santé d’une personne lorsque l’on utilise des connexions aussi réputées peu fiables que celles de l’Internet ? La solution à cette problématique est simple : il faut un terminal spécialisé et une authentification à trois niveaux utilisant deux cartes à puce à haute sécurité. En effet, le professionnel de santé qui souhaite lire ou documenter un DMP doit disposer d’un lecteur spécifique, capable de lire à la fois les informations de la carte Vitale du patient et celle de sa carte CPS (carte de professionnel de santé). La sécurité des connexions repose sur un triple échange de clés numériques. La connexion au serveur du site DMP suppose la connaissance de l’identifiant INS (identifiant national de santé), qui est différent du numéro de Sécurité sociale, d’un identifiant Internet et d’un mot de passe temporaire transmis par SMS. Comme pour ce qui concerne les antibiotiques (nous a-t-on répété), l’emploi du DMP n’est pas automatique ! Souhaitons-lui longue vie !
Télésanté européenne
Grâce à un cadre législatif adapté progressivement, l’Europe du Nord s’est engagée fortement vers des opérations de télésanté, au moyen de techniques développées dans le cadre des projets de R&D européens. Les technologies de l’Information et de la Communication (TIC) ont été déployées à ce propos, pour lesquelles nous citerons quelques exemples.
Les électrocardiogrammes de 9 000 patients allemands sont gérés par le système créé par la société SHL Telemedezine. Dans le même ordre d’idée, Vitaphone gère 7 000 malades cardiaques chroniques. Au Danemark, l’hôpital d’Odense a systématisé l’usage de la visioconférence pour diverses affections. Un ensemble de moyens de communication a été mis en œuvre dans le cadre d’un projet de télépneumologie déployé au Danemark et en Norvège. En Belgique, le projet Vinca facilite la gestion des patients pour les infirmiers. Au Royaume-Uni, ont été déployés des projets de télésurveillance à domicile et de télésurveillance sociale.
Cette courte liste souligne la diversité des études en cours et rappelle les grandes possibilités présentées par les TIC et la récente mise sur le marché des ressources relativement bon marché de l’informatique en nuage (Cloud Computing). La normalisation des interfaces et l’équilibre financier des structures mises en place conditionnent la généralisation de ces systèmes. L’adaptation de ces technologies aux cadres réglementaires et sociaux nationaux demeure encore une étape essentielle. www.healthdatamanagement.com/
Des outils informatiques fiables pour la médecine
Le NIST américain (The National Institute of Standards and Technology) a publié un guide provisoire qui souligne le besoin d’évaluer le degré d’utilisabilité des enregistrements électroniques de santé (EHR, electronic health record). Si ces EHR pouvaient être effectués de façon simple, fiable et efficace, leur emploi pourrait être systématisé dans tous les centres de soins et au bénéfice des différents programmes dispensés dans le cadre de Medicare et de Medicaid. Les professionnels de santé soulignent l’intérêt de pouvoir disposer d’outils qui leur permettraient de gagner du temps au cours des consultations. Encore faudrait-il que le temps d’apprentissage de l’usage de ces nouveaux outils de médecine électronique ne soit pas trop long et que cette nouvelle génération d’outils de diagnostics soit stable dans le temps ! www.healthdatamanagement.com/news/
Votre tension artérielle sur l’Apple Store
Disponible sur l’App Store ou sur iTunes, l’application de santé iHealth est compatible avec iPod, iPhone et iPad. Son ergonomie, liée à la tradition des objets d’Apple, lui a permis de recevoir plusieurs récompenses médicales. Maintenant, il est possible de contrôler sa tension sanguine aussi souvent que souhaité (systole et diastole, et rythme cardiaque). Le tensiomètre iHealth est aussi utilisable avec un iPad ou un iPod Touch, par simple contact avec l’écran. iHealth permet des comptes utilisateurs personnels ou multiples avec historicité et partages des résultats par courriels, Facebook ou Twitter. www.ihealth99.fr
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