Le haut débit vit dans le flou des définitions d’une technique qui évolue sans cesse. Nous avons du haut débit en fibre optique disponible en plusieurs options et du haut débit en technique radioélectrique qui est annoncé (LTE ou WiMAX) mais pas encore très bien connu. Et puis, il y a aussi la promesse d’un VDSL-3 à haut débit sur paires téléphoniques associées.
Ce qui fait beaucoup de choix techniques en concurrence avec beaucoup d’acteurs pour offrir des services qui ne sont pas encore définis. Vaste problème !
Le haut débit européen
A la fin de 2008, l’Europe était riche de 114 millions de liaisons d’accès en haut débit. Le taux de raccordement le plus élevé était détenu par le Danemark et les Pays-Bas, avec 35 % de la population. Les mobiles à haut débit connectaient 13 % de la population européenne et le record était détenu par l’Autriche (11 % de la population), alors que le taux global d’abonnement à la téléphonie mobile est aujourd’hui en Europe de 119 %, devançant les chiffres des Etats-Unis (87 %) et du Japon (84 %).
Le haut débit en France en 2012
Le gouvernement français maintient son objectif de 8 millions de prises en très haut débit (100 Mbit/s) en 2012, 4 millions de prise devant recevoir le concours d’un financement régional de la part de la Caisse des Dépôts et Consignation. Un budget de l’ordre de 250 millions par an pendant trois ans est prévu dans ce sens. A la fin de 208, seulement 170 000 abonnés français étaient en mesure de recevoir du très haut débit. Fin Juin 2009, un plan spécial pour l’administration du haut débit en 2012 sera dévoilé.
Les techniques : DOCSIS contre les G-PON !
Il existe trois moyens pour obtenir du haut débit en fibre optique dans le réseau d’accès. D’abord, on rénove les réseaux de distribution de télévision d’hier et on les adapte au numérique d’aujourd’hui avec la norme DOCSIS3.0. L’opération est longue et coûteuse, mais lorsque l’on est propriétaire de réseaux analogiques avec 3 millions d’abonnés, c’est la seule solution possible et Numéricable est donc attaché à l’historicité de son portefeuille de clients (4,1 millions de foyers raccordés sur 10 millions de prises posées et … seulement 150 000 clients environ !).
Pour ce qui concerne le G-PON, plusieurs normes sont proposées. Et des variantes, encore plus intéressantes économiquement ou techniquement, sont encore rédigées chaque mois. Pour les acteurs qui ne disposent pas de vieux réseaux à rénover, le choix est large et se situe entre la simple liaison louée en Fibre optique (solution de Free) ou les solutions qui font appel à une certaine mutualisation des ressources en G-PON (et la gamme de ces mutualisations est assez ouverte pour aller jusqu’au réseau optique passif téléalimenté – tant pis pour les contradictions !). Mais comme tout à un prix et que le nombre de clients potentiellement intéressés n’augmente plus et même régresse, il est préférable d’attendre que certains paramètres techniques et économiques se précisent. Au demeurant, le prix du Mbit/s transporté par kilomètre est aussi une fonction de la géographie humaine et il dépend des infrastructures mises en place par les générations précédentes, à l’image du transport des marchandises au travers de l’Himalaya ou de la Beauce. L’effet de masse, l’histoire et la géographie constituent des paramètres importants à considérer dans l’économie de la distribution des hauts débits. Pourquoi les Français devraient investir pour un réseau d’accès en fibre optique ? N’ont-ils pas assez de dettes à rembourser par ailleurs ?
Rapide tour d’horizon européen du haut débit
Faisons un petit tour de l’horizon européen. Un réseau d’accès en FTTC prolongé en VDSL représente un investissement de 5 milliards d’euros pour câbler seulement 40 % du réseau en haut débit (Allemagne). BT offre du 100 Mbit/s en FTTP qui est en fait du 40 Mbit/s et espère séduire 10 millions de foyers d’ici 2012. Virgin Media se propose de câbler aussi du FTTH pour 50 % des foyers britanniques en 50 Mbit/s. Mais à quel prix ? KPN, aux Pays Bas, espère atteindre en fibre optique 1,3 millions de foyers à la fin de 2009. En Italie, Fastweb a édifié un premier réseau en FO. Telecom Italia dépensera 6,5 millions d’euros pour câbler 7,3 millions d’abonnés d’ici 2016. En Espagne, Telefonica doit câbler 3 millions de foyers en FO d’ici à 2010. En France, il faudrait 3 milliards d’euros pour 7 % des abonnés avec une technique de même style. Les trois exploitants français offrent le service triple en FTTH pour 30 euros par mois (un équilibre financier qui sera difficile à réaliser de cette façon). Vodafone espère atteindre les 60 % du marché français en FO avec le concours de SFR, qui détient 44 % du marché des mobiles et 96 % du capital de Neuf Cegetel.
D’autre part, dans cette croisade du haut débit, les chevaliers du xDSL n’ont pas encore mordu la poussière et ils annoncent du 300 et même du 600 Mbit/s sur paires téléphoniques associées à un tarif dérisoire pour 2010 en VDSL-3. Ce qui donne assez peu de crédit aux études économiques publiées récemment par nos instituts spécialisés.
La compétition perd de sa signification lorsque le marché de masse est en jeu. La réglementation est inefficace et impuissante, aussi, ce sont souvent les acteurs du réseau d’accès qui négocient des accords entre eux. Et en ces temps difficiles, est-ce bien raisonnable ?
Quatrième édition de Paris 2.0, Les 2 et 3 Novembre 2011, au Palais des Congrès à Paris, Partages d’expériences de (...) ... [suite] French Tech Tour Japan 2011, Du 28 Novembre au 2 Décembre 2011, à Tokyo et Osaka, Rencontres acheteurs dans (...) ... [suite]