Tous les experts financiers patentés se sont penchés sur le cas des réseaux et des technologies de la communication placés face à la crise économique. Résisteront-ils tous ? Lesquels vont se trouver piégés par la concurrence ? Des conseils sont fournis ici par des spécialistes en organisation et en gestion financière. Même s’il est un peu tard pour tenir un discours approprié à la situation, l’éventail assez large de ces propos ne manque pas d’intérêt. Les TIC, avec l’efficacité d’une informatique bien mise en place, devraient aider à résoudre les difficultés actuelles. C’est au moins ce qu’espère "The nake CIO" !
Chute prévisible des offres d’emploi
Au début d’Octobre 2008, 2 678 emplois étaient disponibles chez Cisco. Cette liste des emplois offerts par Cisco est passée récemment de 1 830 emplois à 128, soit une réduction de 93 %. Puis, John Chambers a manifesté le désir de réduire les dépenses de l’entreprise et les dépenses de voyage. En une semaine, le nombre des annonces proposant des emplois a été divisé par onze en Amérique du Nord et en Europe. John Chambers prévoit maintenant des réductions d’emplois en fin d’année chez Cisco Systems, Qualcomm et Nokia, du fait de la réduction des ventes annuelles qu’il estime proche de 10 %.
La crise devrait freiner les investissements en réseau
Selon l’Idate, la crise devrait freiner les investissements des exploitants de réseau au moment où devrait être mis en œuvre le fameux Internet du futur, avec déploiement de fibres optiques. Du côté des équipementiers, la situation serait encore plus critique. Le cas de Nortel ou d’Alcatel-Lucent suffit pour s’en convaincre.
Ovum, moins pessimiste que l’Idate !
Selon Ovum, la crise bancaire et économique qui a frappé d’abord l’Amérique du Nord ne semble pas avoir eu d’effet désastreux sur le développement de la téléphonie mobile. Celle-ci devrait poursuivre sa croissance en 2009 au taux de 6,3 % en nombre de connexions et en chiffres d’affaires, par rapport aux chiffres de 2008, car l’équipement de cette région est encore loin d’atteindre son niveau de saturation. L’exploitant Sprint est le seul à se plaindre du mauvais climat économique. [www.ovum.com]
Robustesse et flexibilité des exploitants de réseau
Un exploitant de réseau ne peut pas se permettre de ne pas investir dans des équipements. Il peut réviser ses choix, étudier de nouvelles techniques, proposer des nouvelles offres à sa clientèle, mais il ne peut pas refuser d’investir dans la fiabilité, la sécurité et dans tout ce qu’exige la clientèle très diversifiée d’aujourd’hui. Le public a pris goût à la téléphonie mobile 2G et 3G, à l’iPhone, à la télévision numérique, etc. Et l’exploitant de réseau doit suivre et même souvent précéder sa clientèle dans ses désirs de services de communication. Selon ABI Research, malgré la crise, les exploitants américains qui avaient investi 131 milliards de dollars en 2007, en ont dépensé 142 en 2008 (soit 8,3 % de plus !). En 2009, ce montant sera sans doute en hausse de 7 % seulement, mais la montée des réseaux mobiles américains et celle du réseau intérieur le demandent. L’argent non dépensé en investissement ne tardera pas à trouver son emploi dès qu’une demande plus forte se précisera.
La diversification permet de se protéger, estime le groupe Bouygues. Le domaine des réseaux de communication et le soutien d’Alstom lui font oublier la décélération des activités dans le secteur du bâtiment, pourtant prévisible. Selon une étude publiée par Ovum, intitulée “Credit crisis brings telecom to a turning point”, les exploitants doivent observer une stratégie plus agressive. On remarque que les exploitants de réseau qui se sont diversifiés dans la fourniture de services variés et dans l’exploitation de réseaux étrangers souffrent moins de la crise puisque les contextes économiques y sont différents. En fait, la spécialisation fragilise l’exploitant qui ne se repose que sur une seule expertise. D’autre part, malgré la crise, la compétition continue et les exploitants qui gèrent leur réseau de façon rigoureuse peuvent continuer à offrir des services fiables et de qualité au meilleur coût. Une taille critique est également nécessaire. Seuls les très grands réseaux peuvent bénéficier de prix compétitifs et réaliser des économies d’échelle au cours des différentes phases de la gestion. Et pour terminer, l’Ovum ajoute que les fusions absorptions ne sont pas toujours couronnées d’un succès total, car les intégrations des équipements (et des personnels) sont quelquefois difficiles. Telecom Italia, de son côté, se prépare à trois années de croissance faible et il maintient l’activité fibre optique au centre de ses préoccupations. La récession n’arrête pas la pose de la fibre optique anglaise
Quoi qu’en disent les actionnaires, BT Openreach continue ses investissements en fibre optique (1,7 milliards d’euros !) de façon à répondre avant 2012 à la demande de dix millions de foyers britanniques. Car, selon BT, le projet n’est pas affecté, en aucune façon, par la récession. Il faut retenir de ces propos que BT estime que son effort est (et sera) couvert par la garantie de principe accordée par l’Ofcom sur le succès financier de l’opération. Le premier suppose que l’Ofcom ne mettra pas de concurrents dans son jeu et le second ne veut pas prendre en compte le climat économique nouveau. "God save the Queen !".
L’espace n’échappera pas à la crise, mais... !
Arianespace prévoit un total de 15 à 20 lancements de satellites l’an prochain dans le monde, contre 25 cette année, et moins de commandes à venir. Les futurs satellites seront aussi beaucoup plus petits, ce qui reflète à la fois les avancées technologiques et la bonne connaissance des marchés. Les nouveaux projets innovants sont gelés provisoirement et les exploitants de réseau veulent s’assurer qu’ils auront des clients. Les lancements inscrits au carnet de commande d’Arianespace concernent le lanceur Ariane 5 (pour 25 d’entre eux) et la fusée russe Soyouz (pour 10 programmés), l’ensemble constituant des commandes fermes. L’offre satellitaire est riche de nouveautés. Il conviendra de mettre en valeur celles-ci auprès des nouveaux segments de clientèle qui se manifesteront. L’industrie spatiale avait déjà été échaudée au début de ce siècle et c’est une activité où la visibilité sur les cinq à dix ans est indispensable. Depuis longtemps, les responsables de ce secteur ont appris à très bien connaître leur environnement et ses risques. Ce qui explique leur calme devant la tempête !
Le manque de spécialistes dans le domaine des TIC
Selon l’étude réalisée par 2008 Skills Survey, un manque croissant d’experts en technologies de l’information se manifeste depuis plusieurs années. Il était estimé à 14 % en 2003, 22 % en 2004 ; à 34 % en 2005 ; et à 45 % en 2007. Mais cette année, le silence se fait sur le nombre de sièges vides dans l’entreprise. Les délocalisations masquent les statistiques et la crise économique passe avant la crise de recrutement. Pourtant, le Royaume-Uni aurait du recruter 140 000 techniciens et experts dans les secteurs des télécommunications et l’informatique chaque année. Mais les choix des étudiants ne se tournent plus vers ces carrières et les industriels s’interrogent sur la capacité à poursuivre leurs efforts dans l’avenir. De plus, les spécialisations augmentent en nombre du fait de la progression des technologies. Pour la sixième année, ce sont certains secteurs qui souffrent le plus de la pénurie de techniciens chevronnés, tels que ceux des langages de programmation (C variants, Java, Vb, HTML, XML, etc.) ; suivis par les services de la Toile (SOA, .Net, J2EE, etc.) ; la gestion des systèmes, du stockage, et celle des réseaux.
La demande en composants faiblit
La société TSMC (Taiwan Semiconductor Manufacturing Company) estime que la demande en composants s’est ralentie de près de 10 % en trois mois et qu’elle devrait accuser un fléchissement de 30 % sur l’ensemble de l’année 2008. La réduction de la marge signifie aussi une forte diminution des investissements. Cette mauvaise nouvelle pour l’ensemble de l’industrie des composants est en fait de bon augure pour TSMC, qui va pouvoir élargir la distance qui la sépare de ses concurrents asiatiques, lesquels n’ont pas pu éviter la réduction de leur cadence de production de 20 à 45 %. En France, la FIEEC s’interroge, au nom des PME (86 % des membres de la Fédération), sur les conséquences de la réduction des activités et sur la nécessité de préserver une partie de la production en France. Sans composants, plus d’économie numérique en France ! Quant à STMicroelectronics, qui travaillait à 21 % pour Nokia, il doit faire face à un ralentissement des commandes. Fort heureusement, le groupe a bien géré ses réserves financières et peut ainsi mieux faire face à la crise. Pour Infineon, l’enfant abandonné de Siemens, par suite des malheurs essuyés par le secteur automobile, le cours de ses actions a été divisé par 100 en huit ans ! "Que diable allait-il faire dans cette galère !".
L’innovation, pour lutter contre la crise !
Les exploitants de réseau mobile et les acteurs de la grande distribution ouvrent un groupe de travail relatif au paiement par téléphone mobile. Cette initiative fait suite aux essais effectués entre les exploitants de réseau et les banques. Le projet, baptisé Ergosum (Ergonomie des services sur mobile), vise à développer des solutions de paiement avec un mobile, sur les bases de la technologie NFC (Near Field Communication). Les achats sont réglés en approchant le combiné devant la borne de paiement sans contact. Après confirmation, le montant des achats est ensuite directement débité sur le compte du client.
Pas d’arrêt dans les investissements informatiques
Les banques recommandent aux entreprises de ne pas faire d’économies en ce qui concerne leur budget informatique. "Dépensez ou bien mettez le budget des technologies de l’information en réserve dans un coffre ! En ces temps d’incertitudes, il faut faire face au danger ou se mettre en hibernation en attendant la fin de la tempête". Il faut pousser plus loin les investigations sur le plan commercial et repérer les niches et les méthodes susceptibles d’aider l’entreprise à surmonter les difficultés actuelles. Il faut trouver les bons indicateurs commerciaux. Il faut que l’engagement financier d’un investissement informatique ou de communications soit productif et rentable dans un court terme. Sinon, il faut mieux garder son budget en réserve. Et prendre garde aux pièges que peuvent représenter des technologies non matures ou mal maîtrisées, ajoute le Cabinet Gartner. Les temps sont durs pour les CIO
Au Royaume-Uni, les CIOs (Chief Information Officers, ou en français, les responsables des technologies de l’information et de la communication en entreprise), sont prêts à relever le défi posé par la crise économique en apportant, grâce à leur formation et à leurs talents personnels, les réponses qu’attendent les entreprises dont ils dépendent. Interrogés sur ce point par le Cabinet de consultants "CIO Connect", Ils estiment qu’ils sont mieux considérés, car la hiérarchie sait qu’ils connaissent parfaitement les rouages essentiels du fonctionnement de l’entreprise et ses priorités, puisqu’ils participent aux réunions de coordination internes. Ils prennent maintenant davantage part à des tâches extérieures au domaine des TIC (préparation de nouveaux projets, contacts avec les clients, besoins nouveaux stratégiques, etc.), à cause de leurs connaissances pratiques utiles à la vie de l’entreprise. L’expérience acquise par ces experts du domaine des TIC permet de leur attribuer une promotion en leur faisant jouer un rôle pivot dans les aspects commerciaux et dans la préparation des projets nouveaux. L’avenir est imprévisible pour les CIO comme pour l’entreprise et si d’une part, les CIO aimeraient bénéficier d’augmentations salariales, ils craignent d’autre part la mise en œuvre de la virtualisation ou du "Cloud Computing" et une diminution de leurs fonctions et rôles. Le besoin d’innovations en entreprise est en général très peu ressenti. Souvent, l’entreprise est frileuse à l’idée de changer ses habitudes en période de crise. Et les CIO ne croient plus que leur entreprise soit en mesure aujourd’hui de prendre le temps de les écouter.
"Nake CIOs" ! Le comble de Noël !
Dans un texte plaisant, rédigé par "Nake CIO" et publié par l’éditeur en ligne "Silicom.com", un "responsable informatique dépossédé" dévoile le contenu de sa lettre qu’il a adressée au Père Noël ! "Cher Père Noël, écrit-il, tout ce que je vous demande, c’est de pouvoir disposer d’un budget suffisant pour l’année à venir (et d’un budget réellement disponible), d’une bonne équipe compétente et dynamique, ainsi que d’un bon chef d’entreprise qui comprenne le pouvoir et l’efficacité d’une technologie informatique bien mise en place. A l’occasion, cher Père Noël, si vous avez l’occasion de rendre visite à notre gouvernement, demandez lui de ne pas faire obstacle à notre stratégie d’entreprise par des mesures de réglementation inutiles et ridicules". Tous les autres recours ayant été épuisés, les techniciens de la logique ne peuvent aujourd’hui que se tourner de façon paradoxale vers la puissance du mythe de Noël pour résoudre leurs difficultés. C’est un véritable "comble" de Noël !
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