Chacun des exploitants de réseau défend son pré carré en ce qui concerne le potentiel du marché lié à la gestion et à la distribution de services offerts en très haut débit.
Quelle sera la demande, comment celle-ci s’orientera t-elle et quelle sera à ce moment la meilleure solution technologique rentable en matière de raccordement en haut débit ? Le cuivre, la radio ou la fibre optique ? La question demeure posée, et l’Asie progresse !
Normalisation de l’Internet mobile à haut débit
Le comité IEEE 802.20 a approuvé une spécification d’interface radio à plus de 1 Mbit/s en IP en bilatéral pour des terminaux se déplaçant à une vitesse de 250 km/h, exploitant des bandes de fréquences inférieures à 3,5 GHz. La norme IEEE 802.20 préconise le mode 625 kbit/s en duplex temporel (Multi-Carrier TDD). Déployée sous les noms de "iBurst", ou de HC-SDMA (High Capacity Spatial Division Multiple Access), cette technologie suppose l’emploi d’antennes intelligentes adaptatives, tout comme le LTE.
Aux Etats-Unis, le choix entre FiOS, DOCSIS3.0 et WDM-PON
Aux Etats-Unis, dans la région de New York et le Connecticut, Verizon a déployé une offre de liaisons dédiées à près de 100 Mbit/s, appelée FiOS (pour Fiber Optic Services), laquelle concerne aujourd’hui plus d’un million et demi d’abonnés. Verizon envisage améliorer prochainement sa plateforme de connexion FiOS de sorte que les Internautes connectés puissent atteindre les 175 Mbit/s. Cependant, la réaction de la clientèle potentielle semble assez lente.
De son côté, Cablevision (2,39 millions d’abonnés) commence parallèlement un déploiement en deux ou trois ans du très haut débit, avec la technologie DOCSIS 3.0 sur réseau HFC (voir Dossier Technologique N° 05), laquelle offre un débit de 100 Mbit/s (au lieu de 30 Mbit/s en version 2.0) au prix de 100 dollars mensuel par abonné. Il s’agit bien entendu d’un réseau à accès partagé (ce qui constitue une majeure différence avec le débit personnalisé offert en xDSL), mais pour un prix identique, les utilisateurs pourront bénéficier de la valeur de débit souhaitée, dans la mesure où les requêtes de partage de flux l’autorisent. Cette norme DOCSIS 3.0 est compatible avec l’ensemble de normes IPv6 et peut offrir une sécurité renforcée avec le protocole AES (Advanced Encryption Standard). Dès l’ouverture de l’offre, la réaction du public a semblé assez favorable.
De la même façon, Comcast s’est tourné vers la norme DOCSIS 3.0, et envisage procéder par palier de 20 % pour offrir à tous ses abonnés des débits HFC de l’ordre de 100 Mbit/s d’ici le milieu de 2010. Time Warner Cable, également, va procéder à des essais en technologie DOCSIS 3.0 dans son réseau de l’état de New York d’ici la fin de l’année.
Enfin, dans cette activité, on note que LG-Nortel a procédé récemment à l’acquisition de la société Novera Optics, spécialisée en technologie WDM-PON (réseau optique passif, voir Dossier Technologique N° 06). Malgré ses variantes, cette technologie est présumée coûteuse. Il y a au monde 33 millions de raccordements en FTTx, et seulement 150 000 d’entre eux sont réalisés en technologie WDM-PON et ils sont principalement localisés en Corée du Sud. [www.ovum.com]
L’accès en très haut débit
Avec 13 millions d’abonnés raccordés en fibre optique, le Japon est devenu le premier pays en termes d’abonnements (soit neuf habitants sur dix). En taux de pénétration, la Corée du Sud (37 %) et HongKong (27 %) se placent devant le Japon (24 %), lui-même loin devant Taiwan (7,7 %). L’Asie dans son ensemble rassemble près de 85 % du nombre de connexions FTTH estimées dans le monde. En Amérique du Nord, le marché est tiré par le dynamisme dont font preuve AT&T et Verizon. En Europe, on ne relève encore que 1,4 millions d’abonnés en FTTH. En 2013, selon l’Idate, le nombre d’abonnés en très haut débit en fibre optique ou en VDSL sur paires de cuivre devrait progresser partout dans le monde pour dépasser les 128 millions. L’Asie représentera alors le principal marché du très haut débit avec 66 % des abonnées FTTH et 57% des abonnés VDSL.
Technologies sans fil à très haut débit
L’Union Internationale des Télécommunications (UIT) procède actuellement au recensement des conditions propres à assurer l’exploitation de la prochaine génération de nouveaux systèmes de communications radioélectriques à haut débit, appelée "IMT-Advanced" (IMT-A). Le déploiement de masse de cette nouvelle génération devrait prendre place autour de 2015 sous le nom de "4G". L’IMT-A devrait offrir des débits de crête de l’ordre d’un Gbit/s en local et de 100 Mbit/s en zone rurale, ce qui implique des conditions nouvelles sur le plan des fréquences et de la pile de protocoles. De tels débits nécessitent la mise en oeuvre à un prix raisonnable des techniques MIMO (Multiple-Input-Multiple-Output). Les couches de protocoles PHY et MAC, ainsi que celles des applications, doivent être organisées de façon à répondre au défi proposé. Les propositions de participation à cette étude sont actuellement en cours de collecte. [www.academypublisher.com/forauthors.html]
Multiplexeur de longueurs d’ondes à 100 Gbit/s chez Huawei
La société Huawei Technologies a réalisé un prototype de multiplexeur de longueurs d’ondes à 100 Gbit/s. Cette innovation dans le domaine du réseau optique a été récompensée par le Prix "InfoVision" au "Broadband World Forum Asia 2008". Ce multiplexeur permet de couvrir une distance de transmission pouvant atteindre jusqu’à 2 000 km sans utiliser de régénération électrique. Cette innovation devrait encourager et accélérer l’usage commercial des solutions à base de longueurs d’ondes 100 Gbit/s et le déploiement dans le futur de services très haut débit, comme la télévision à haute définition et les services multiples. [www.huawei.com]
Le très haut débit européen
L’accès résidentiel et la fourniture de services et de contenus à très haut débit (1 Gbit/s bidirectionnel) sans câblage interne fait l’objet d’un contrat de recherche européen appelé OMEGA, qui mobilise une vingtaine d’exploitants et d’industriels. Ce projet envisage l’ouverture de services de loisirs, tels que la téléprésence, les jeux en trois dimensions, la réalité virtuelle, la télévision à haute définition, la télésanté, ainsi que des services dont le contenu peut être lié au multimédia ou aux transactions commerciales. OMEGA est un projet qui appartient au septième programme d’étude (FP7) est s’étend sur trois ans (Janvier 2008 à Décembre 2010). [www.ict-omega.eu/index.html]
Les télécommunications et "l’Europe à visage humain"
Concernant les mesures incitatives à l’investissement dans les réseaux à très haut débit, le Ministre français Luc Chatel a souligné la nécessité de continuer à promouvoir la concurrence, tout en incitant au partage de risques entre les exploitants. Sur l’harmonisation de la régulation en Europe et la question de la création d’une autorité européenne de régulation des communications électroniques, Luc Chatel a exposé les réserves du Conseil à trop renforcer les pouvoirs de la Commission européenne et son souhait de maintenir une coopération forte entre régulateurs. Sur l’amélioration de la gestion du spectre, le Ministre a partagé le souhait du Parlement de renforcer la souplesse des mécanismes d’attribution des fréquences. Sur le renforcement de la protection des consommateurs, Luc Chatel a salué les propositions du Parlement visant à détailler davantage les informations devant figurer dans les contrats et à renforcer les mesures en faveur des utilisateurs handicapés. Le vote du Parlement européen sur le "paquet télécom" en novembre prochain devrait permettre des avancées substantielles sous présidence française de l’Union européenne sur ce texte.
La France et le monde en haut débit
Selon les évaluations effectuées par le bureau de consultants Gartner, la France se classerait au onzième rang des pays les plus connectés à l’Internet à haut débit avec 58 % des foyers connectés, derrière la Corée du Sud (93 % des foyers), Hongkong (76 %) et les Pays-Bas (74 %). L’écart entre les pays émergents et les marchés matures devrait s’accentuer de d’ici à 2012. Les pays les plus petits, les plus denses ou dont le gouvernement soutient le développement des infrastructures en haut débit, sont aussi les plus dynamiques. La pénétration du haut débit en France devrait atteindre 73 % en 2012, selon Gartner. Le marché mondial du haut débit devrait concerner 25 % des foyers en 2012 (500 millions de terminaisons) contre 323 millions en 2007.
Les solutions anglaises
Sans doute en prévision des futurs Jeux Olympiques de Londres, BT entend, avec l’aide des autorités de réglementation, câbler en fibre optique 10 millions de foyers d’ici 2012, avec un potentiel de débit de 100 Mbit/s ou même de l’ordre du Gbit/s. La couverture des zones rurales et urbaines nécessite toutefois un accord préalable des parties prenantes. Des expérimentations sont actuellement en cours avec les technologies FTTC et G-PON. L’architecture FTTH délivre des débits de 100 Mbit/s, alors que le FTTC fournit du 40 Mbit/s et bientôt sans doute du 60 Mbit/s. BT envisage desservir 120 000 abonnés en fibre optique très prochainement, mais les régions concernées n’ont pas été précisées. La concurrence anglaise, représentée par le fournisseur Geo, annonce être en mesure d’offrir prochainement aux Londoniens des débits de l’ordre du Gbit/s, de 10 et de deux fois 10 Gbit/s par des câbles posés sur le fond de la Tamise. [www.geo-uk.net]
PCL à 200 Mbit/s
La société Devolo AG est devenue en 3 ans, le leader européen dans la technologie CPL (courant porteur en ligne) avec plus de 70% de parts de marché en Europe. La gamme des produits DEVOLO basée sur la technologie CPL Home Plug est capable de répondre à toutes les exigences des professionnels du secteur aussi bien qu’à celles des particuliers. L’équipement "CPL dLAN 200 AVpro host", de Devolo, est un adaptateur réseau qui peut transmettre des données via les lignes téléphoniques, les câbles coaxiaux télévision ou encore le câblage électrique. Il offre la possibilité de configurer et de gérer un réseau local complet de produits "CPL dLAN" à partir d’une adresse web ou via SNMP. Il est destiné aux grands réseaux d’un ou plusieurs bâtiments, tels que les immeubles en copropriété, les hôtels, les cliniques, les administrations ou les écoles. Il peut être configuré en mode maître esclave (jusqu’à 253 esclaves par segment de réseau). La configuration de réseaux virtuels (VLAN) et la gestion de configuration à distance (via une adresse Web ou protocole SNMP) complètent les caractéristiques de cet équipement professionnel. [www.devolo.fr]
Le PLC à 400 Mbit/s est disponible
Le Salon "2008 Broadband World Forum Europe”, qui s’est tenu à Bruxelles en ce début d’octobre 2008, a réuni un bon nombre des acteurs du haut débit. En particulier, les sociétés Comtrend Corporation et DS2 ont présenté leurs solutions de distribution de la télévision à haute définition (HD IPTV) sur des liaisons en PCL de nouvelle génération (Powerline Communications) à 400 Mbit/s. Ces produits demeurent compatibles avec la génération précédente en PCL à 200 Mbit/s. Comtrend a présenté également des passerelles d’accès pour réseau résidentiel en G-PON, des routeurs pour VLAN en VDSL2 et Multi-DSL, etc. [www.ds2.es] [www.comtrend.com]
Choix d’accès en PCL et en Wi-Fi
Lors de la création de son réseau domestique, l’utilisateur est confronté au choix de raccordement de l’accès : Wi-Fi ou CPL ? Mais les deux solutions peuvent être combinées en utilisant l’équipement d’Olitec appelé Extender. Associant les technologies Wi-Fi et CPL, l’Extender constitue la solution idéale pour déployer et déporter efficacement le réseau informatique et la connexion Internet sur l’ensemble du logement. L’Extender comporte un commutateur Ethernet à 4 accès intégrés avec cryptage des données en protocole CSMA/CA au débit de 85 Mbit/s en OFDM. La portée du Wi-Fi (IEEE802.11b/g) s’étend jusqu’à 200 m avec une sécurité en DES à 56 bits ou par cryptage WPA2, WPA ou WEP. [www.olitec.com]
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