"Socrate un jour faisant bâtir, chacun censurait son ouvrage !". Les exploitants de réseau surveillent leur comptabilité et ils veillent à la préparation du haut débit (et du très haut débit) en vue de l’expansion des offres en télévision et en vidéo numérique. Les critiques et les obstacles ne manquent pas à l’occasion de ces investissements, car ce ne sont pas les solutions qui manquent. La rentabilité sera-t-elle assurée ?
La fibre optique, le télétravail et la télévision numérique pour tous !
Les bienfaits de la fibre optique sont vantés par tous les commentateurs (politiques et publicitaires). "La fibre optique pour tous en 2020 constitue un enjeu majeur pour notre pays", proclament les uns. Selon l’Ovum, le Forum "FTTH Council Europe", assure que le "déploiement de la fibre optique dans le réseau d’accès contribue à l’amélioration de la qualité de vie des utilisateurs, à l’augmentation de la productivité des entreprises et qu’il accélère le passage vers l’administration électronique". "La prospérité va de pair avec les raccordements optiques", assure cette étude qui met en évidence "l’impact socio-économique très positif des réseaux optiques jusqu’à l’habitant dans le domaine de l’éducation, de la santé, du télétravail et du télécommerce". Aux Etats-Unis, une étude a démontré que les personnes ayant un accès FTTH travaillent davantage à la maison (plus 9 %), et en durée également (11 jours supplémentaires par an en moyenne) et que la satisfaction des utilisateurs est aussi bien meilleure, comme en témoignent ces chiffres : 86 % pour le FTTH, 66 % pour le câble, 60 % pour le xDSL et 30 % pour le réseau commuté. Mais comme les exploitants ne tiennent pas à tirer les marrons du feu pour leurs concurrents, ce sont donc les municipalités qui doivent prendre l’initiative des travaux, avec un coût moyen de 2 000 euros par foyer. Il faut faire vite pour cette opération "fibre optique", car les nouveaux services radioélectriques à haut débit (4G, LTE) qui sont annoncés vont vite la rendre caduque.
Accès en très haut débit (FTTH)
L’IDATE estime que le marché du très haut débit devrait connaître une croissance importante malgré le contexte général de crise. On devrait ainsi atteindre les 140 millions d’abonnés en "Très Haut Débit" dans le monde dès 2014. Les technologies FTTH/B domineront alors largement, avec quelque 114,4 millions d’abonnés, contre environ 25,6 millions d’abonnés en VDSL. Plusieurs indicateurs, selon l’Idate, confirment l’intérêt de déployer des infrastructures Très Haut Débit, notamment ceux relatifs au marché de l’électronique grand public. L’ensemble des équipements multimédias connaît un succès notable, en partie lié à la baisse des tarifs. Comme les années précédentes, 2008 a vu se concrétiser de multiples projets de déploiements d’infrastructures FTTH/B. Dans certains pays, comme en Europe de l’Est, il s’agit de tous nouveaux projets, lancés par des exploitants d’envergure nationale, voire internationale, comme en Russie et en Ukraine. En 2008, les déploiements ont parfois été moins rapides que prévus pour certains exploitants, en France par exemple, même si aucun ne remet en question sa stratégie à long terme. Néanmoins, ces ralentissements auront un impact sur la croissance du nombre d’abonnés. Le développement du FTTx dispose d’un fort potentiel, avec un pic de croissance qui devrait se situer entre 2010 et 2012 pour un taux pouvant atteindre jusqu’à 30% d’une année sur l’autre. A l’horizon 2014, les technologies FTTB/H devanceront largement les déploiements VDSL. En revanche, la répartition des abonnés à travers le monde ne devrait pas connaître pas de réel changement, l’Asie demeurant la région où le FTTH/B est le plus déployé. Les Etats-Unis, qui ont connu une croissance légèrement plus importante que prévu en 2008, devraient conserver environ un an d’avance sur l’Europe de l’Ouest. Ailleurs dans le monde, le FTTx sera un levier de croissance du secteur des télécommunications. [www.idate.org]
Haut débit par satellite
Une étude de l’IDATE aborde les récents développements observés aux Etats-Unis, en Asie et en Europe. Elle procède à une analyse des problématiques liées à l’introduction de ces services, et évalue les opportunités liées à leur déploiement en accès fixe pour le secteur résidentiel en Europe et en Afrique du Nord. Le haut débit par satellite redevient d’actualité et la bande Ka a fait son apparition en 2005, ce qui, malgré quelques contraintes techniques, permet un "renouveau" du haut débit par satellite grâce à un modèle économique beaucoup plus favorable que celui lié à la bande Ku. Le Mo (mégaoctet) est facturé 4 à 10 fois moins cher en bande Ka qu’en bande Ku, grâce à la capacité des satellites qui a été multipliée par un facteur 70 en quelques années, à prix égal. Le prix des terminaux est passé de 2 000 euros en 2004 à 350 euros fin 2008.
Plus de 30 millions de foyers européens et nord-africains ne sont pas raccordés au haut débit terrestre en 2008, soit 16% de moins qu’en 2007. Plus de la moitié de ces foyers sont situés exclusivement en Afrique du Nord. Le marché du haut débit par satellite en bande Ka est un marché qui devrait enregistrer une croissance importante dans les années à venir, notamment par le biais de vastes plans gouvernementaux. Le retour de l’accès haut débit satellitaire a été rendu possible par une réduction massive du prix des terminaux. Face à la concurrence des technologies terrestres sans fil (3G et WiMAX), la technologie satellitaire devra mettre en avant ses atouts, le principal étant certainement une disponibilité immédiate pour un coût modéré. L’IDATE a analysé des scénarios stratégiques correspondant à quatre zones géographiques établies en fonction de critères clés permettant de mieux appréhender le positionnement à adopter dans chacune pour une offre d’accès haut débit par satellite. [www.idate.org]
Eutelsat et Viasat dans la bande Ka
Eutelsat lancera en 2010 un satellite Ka-Sat dédié à la bande Ka et Viasat l’imitera également avec son satellite Viasat 1. Venue des Etats-Unis, la technologie "TwooWay" permet aux utilisateurs situés dans le périmètre du satellite de disposer d’un canal émission réception à l’aide d’une petite antenne (68 cm de diamètre). La couverture d’un satellite en bande Ka est composée de plusieurs faisceaux ou taches ("spot") desservant chacune environ 10 000 abonnés. Le système "Surfbeam DOCSIS" de Viasat sera opérationnel après pointage sur le satellite HotBird 6 (13° Est). Par les satellites Ka-Sat et par Eurobird 3, Eutelsat offrira des abonnements disposant de trois gammes de débit (jusqu’à 2 Mbit/s en voie descendante et 384 kbit/s en voie montante). Pour limiter les perturbations liées aux mauvaises conditions de propagation dues aux couches nuageuses, un système de transmission avec codage adaptatif (ACM) sera mis en œuvre. Toutefois, certaines applications (diffusion en flux continu – "streaming" - ToIP, gros transferts de fichiers, etc.) seront déconseillés sur ce type de liaison.
L’Auvergne, en haut débit avec Orange
Orange a assuré la couverture de l’intégralité des zones d’ombre en région Auvergne en dix huit mois pour les habitants de 298 communes. Le programme "Auvergne Haut Débit" présente une innovation juridique avec un partenariat public / privé conclu dans le secteur des télécommunications, associé aux innovations technologiques d’Orange (289 petits sites techniques et une offre satellitaire). Pour un budget global de 38,5 millions d’euros (hors taxes), les citoyens, les entreprises et les collectivités territoriales auvergnates sont desservis en haut débit.
L’Avicca et le très haut débit
Pour Yves Rome, Président de l’Avicca, il est indispensable de fixer un objectif partagé pour la généralisation du très haut débit en fibre optique. La Loi de Modernisation de l’Economie recommande l’usage de la fibre pour assurer les communications vers toutes les constructions, mais les dispositifs pour amener la fibre jusqu’en bas de tous les immeubles n’existent pas. L’étude des associations de collectivités sur la généralisation du très haut débit a montré que près des deux tiers de la population ne seraient pas couverts sans une intervention publique. Pour sa part l’Avicca estime qu’une généralisation en dix ans est possible, sous réserve de mettre en place un cadre favorable, et notamment une péréquation financière en faveur des territoires les moins denses et des financements adéquats et de fixer les priorités que constituent les services publics et les entreprises. [www.avicca.org]
Réseau d’accès optique japonais à 160 Gbit/s
La société japonaise Oki Electric Industry a développé un système de transmission sur fibre optique qui permet d’atteindre 160 Gbit/s. Il s’agit du premier réseau optique passif asymétrique en haut débit utilisant un système hybride OTDM et OCDM, réalisant cette performance. L’OTDM (Optical Time Division Multiplexing) est un multiplexage temporel optique et l’OCDM (Optical Code Division Multiplexing) est une technique qui permet la transmission par codage de plusieurs canaux optiques différents sur une même fibre. La méthode hybride utilisée (OTDM et OCDM) met en œuvre l’OTDM pour réduire les interférences optiques et l’OCDM pour identifier les canaux. Actuellement, les techniques optiques utilisées par les fournisseurs d’accès à Internet sont les systèmes optiques passifs en Gigabit Ethernet GE-PON à 1,25 Gbit/s au Japon et en G-PON à 2,5 Gbit/s au Etats-Unis et en Europe (à diviser entre 16 utilisateurs, soit un débit utile de 78 ou 156 Mbit/s). La nouvelle technologie permettrait donc un débit utilisateur proche de 10 Gbit/s, soit l’équivalent d’un choix de 33 chaînes de vidéo en haute définition compressée. [www.oki.fr/]
Le futur haut débit aux Etats-Unis
L’Information Technology and Innovation Foundation (ITIF) a publié un rapport, intitulé « The Need for Speed : the importance of Next Generation Broadband Networks" relatif au rôle et à l’impact sur la société américaine du haut débit. La nouvelle génération de systèmes d’accès au haut débit devrait apporter des changements significatifs dans la société américaine dans les prochaines années. Le rapport estime que les fournisseurs d’accès à Internet pourraient offrir à tous des débits de l’ordre de 20 à 50 Mbit/s au lieu des 2 à 5 Mbit/s actuels. Cette technologie d’accès 4G devrait se mettre en place grâce au WiMAX ou au LTE (Long-Term Evolution) qui devraient apparaître prochainement sur le marché américain par l’intermédiaire de compagnies comme Verizon ou AT&T. Le rapport aborde des thèmes récurrents dans l’actualité des télécommunications, comme le "cloud computing" (nuage de connexion informatique), la télémédecine, la vidéoconférence, le flux de données en continu ("streaming"), ou encore la télévision numérique. Toutes ces technologies pourraient modifier en profondeur le comportement des consommateurs, ainsi que celui des entreprises. Ce rapport se fonde également sur des comparaisons entre les Etats-Unis et d’autres réalisations effectuées au Japon et en Corée du Sud. [www.itif.org/index.php ?id=231]
Cloud Computing Assumption Buster Workshop , Le 21 Octobre 2011, à Gaithersburg, MD, Etats-Unis, The National Coordination (...) ... [suite] Conference on the Economics of Information and Communication Technologies, Les 30 Septembre et 1er Octobre 2011, à Télécom ParisTech, à Paris, La Conférence rassemblera (...) ... [suite]