Un marché nouveau du multimédia est né, issu de l’émergence des plusieurs techniques numériques concurrentes du domaine radioélectrique. Parmi les normes de communication multimédia proposées, certaines appartiennent au monde de l’audiovisuel et d’autres au domaine des réseaux de téléphonie mobile numérique. Plusieurs types d’usage sont aussi envisageables.
La télévision numérique peut être diffusée selon des formats différents et selon des critères de qualité différents (HDTV, SDTV, voir DT N° 27). Elle peut être diffusée à tous, ou de façon sélective ou unitaire (Vidéo sur demande). Cette diffusion peut employer des supports dédiés (canaux de satellite, TNT, xDSL, G-PON, Câble DOCSIS) ou employer le réseau public de téléphonie mobile 3G ou des supports radioélectriques du réseau d’accès. Réciproquement, des abonnés souhaitent diffuser occasionnellement des images ou échanger des applications vidéo multimédia en utilisant ces mêmes supports d’accès.
Le problème posé aujourd’hui consiste à définir les meilleurs réseaux et les meilleures normes capables d’assurer ces services de façon économique au plus grand nombre de clients intéressés avec la meilleure qualité possible, tout en économisant les ressources fréquentielles. Le nombre d’options et les inconnues liées à l’intérêt de la clientèle pour ces nouvelles applications (nombre de transactions par cellules ou nombre simultané de programmes par cellules de réception, etc.) alimentent les discussions. Les technologies progressent et les normes se multiplient sans que l’on connaisse encore le modèle économique de chacune. La problématique de la mobilité étant évoquée dans le DT n°39, un tour d’horizon des différentes techniques actuellement développées est présenté ici.
Les supports disponibles pour les services multimédia mobiles
DVB-H
T-DMB
S-DMB
MBMS
Media-FLO
Réglementation
Audiovisuel
Audiovisuel
Audiovisuel
Audiovisuel
Audiovisuel
Réseau
Terrestre
(et DVB-S)
Terrestre
Satellite et répéteurs terrestres
Terrestre
W-CDMA /
GPRS
Terrestre
Modulation
OFDM
COFDM
DS-CDMA et COFDM
3G
OFDM
Canal
5 à 8 MHz
1,5 MHz
25 MHz
5 MHz
5 à 8 MHz
Nombre de chaînes
15 par couche
2 par couche
8 par porteuse
24 par couche
Nombre de mobiles/canal
40
3
45
6 à 12 (128 à 256 kbit/s)
(sélection)
Image
MPEG-2
MPEG-2
MPEG-2
MPEG-2
MPEG-4
Débit
7 à 11 Mbit/s
1,5 Mbit/s
3 Mbit/s par pays
0,384 Mbit/s en W-CDMA
HSDPA : 11 Mbit/s
350 kbit/s
Mode de transfert
Diffusion
Diffusion
Diffusion
Multidiff. Voix et données
Diffusion
Réduction de P. temporel
Oui
Non
Non
Oui
Réduct. P code et Fréq.
Non
Non
Oui
Oui
Fréquences
UHF
VHF
S
Bande UMTS
UHF
Disponibilité
2005
Disponible
Disponible
2008
Etats-Unis
Terminaux
2005
Disponible
Disponible
Non Disponibles
Disponibles
Modes de diffusion
Envoi Individuel
(point à point)
3G - UMTS,
amélioration avec HSDPA
Streaming multimédia, téléchargement de fichiers, VoD
Pas optimal si le nombre de destinataire augmente dans la zone de réception
Diffusion ciblée
(un vers plusieurs)
UMTS avec MBMS
(local ou régional)
Concerts, sports, alertes au public
Le réseau multiplie les fichiers aux points de diffusion et choisit le point à point dans la celluleou le point à multipoint
Diffusion générale
(vers tous)
TNT, DVB-H, T-DMB, MediaFlo, DVB-SSP, MBMS en 3G ou sur TD-CDMA, S-TiMi, etc.
Télévision et radio
Voie de retour par un autre support
1 - Télévision numérique terrestre TNT
La diffusion des programmes télévisuels numériques s’effectue en OFDM et permet la libéralisation de gammes de fréquences pour d’autres usages. Les programmes télévisuels sont numérisés et compressés en MPEG-2 (ou en MPEG-4) dans un rapport de fréquence voisin de six, de sorte qu’un plus grand nombre de programmes (près de 49) peuvent être offerts, avec ou sans droit d’accès et avec possibilité d’interactivité (norme DVB-RCT, Digital Video Broadcasting - Return Channel Terrestrial) à 1,2 kbit/s. Ce canal additionnel peut être utilisé pour le téléchargement d’accès, le sous-titrage, le télépaiement et d’autres services à faible interactivité.
2 - Le DVB-H
Le DVB-H (pour Handheld) est dérivé du système DVB-T de diffusion de vidéo numérique terrestre (TNT). Ce système pour terminaux portables doit résoudre plusieurs contraintes : la durée limitée de l’autonomie de la batterie du récepteur, l’effet Doppler en cas de déplacement à vitesse variable et la possibilité de changer de cellules de réception. A cet effet, le DVB-H ajoute aux mêmes couches 1 et 2 utilisées par le DVB-T des spécificités propres. Sur la couche liaison, sont mis en œuvre un entrelacement des bits dans le temps (time-slicing) pour l’envoi des informations utiles en rafales afin d’épargner la batterie et de faciliter le changement de cellules, ainsi qu’un code correcteur d’erreur MPE-FEC (forward error correction for multiprotocol encapsulated data). Sur la couche physique, sont aménagées des fonctions propres à assurer l’immunité relative aux bruits impulsifs et à l’effet Doppler (entrelacements des symboles en mode 2K et 4K) avec le protocole IPDC (data casting). Cette norme est soutenue au niveau européen et par les industriels (Nokia, Samsung, Sagem, etc.).
3 – Télévision numérique par satellite
La version DVB pour le satellite a été l’occasion de définir la norme DVB-S utilisable pour les liaisons vers le satellite et les liaisons terrestres dans le cadre du projet « Unlimited Mobile TV » dans la bande S (de 2 à 2,2 GHz). Un canal de 15 MHz de cette bande peut porter 45 canaux terrestres. Eutelsat devrait mettre en place le satellite W2A construit par Alcatel au début de 2009. Samsung et Sagem devraient fournir les terminaux correspondants, lesquels devraient compatibles DVB-H et DVB-S.
La norme DVB-S2 (amélioration de la modulation DVB-S) a été conçue pour la diffusion télévisuelle numérique en qualité normale et en haute définition, pour les services interactifs vers internet, pour les applications professionnelles et la transmission de contenus (télévisuels et vers Internet). Elle offre un gain de près de 30 % par rapport à DVB-S en utilisation de canal de fréquences et elle s’adapte à l’ATM comme à IP. Quatre modes de modulation peuvent être utilisés (MDPQ, 8-PSK, 16-APSK, 32-APSK) et LDCP (Low Density Parity Check) est mis en œuvre comme code de correction d’erreur. Pour les applications professionnelles, une qualité supérieure peut ainsi être offertes en jouant sur les paramètres disponibles pour la transmission. Ainsi 40 Mbit/s pourraient suffire pour deux programmes en HDTV et 12 Mbit/s pour 3 programmes en SDTV. On s’orienterait aujourd’hui vers la solution ETSI du DVB-SH, compromis entre les normes DVB-T et DVB-H, qui offrirait un choix de 27 chaînes de télévision.
4 - DAB (Digital Audio Broadcasting)
Le DAB est devenu une norme internationale de radiodiffusion numérique. Dès 2005, les programmes radiophoniques, les services mobiles de télévision et les programmes multimédia sont transportés en DMB (Digital Multimedia Broadcasting) et en DAB-IP. Quarante pays, dont le Royaume-Uni, l’Allemagne, la Chine, la Corée, le Danemark, la Suisse et les Pays-Bas disposent d’une forte audience en DAB. Les essais de diffusion mobile en DAB pour la télévision et les programmes multimédia (DAB-IP) ont été concluants et le lancement des services commerciaux est imminent.
5 - T-DMB
Le T-DMB (Terrestrial Digital Multimédia Broadcasting) est fondé sur les bases de la norme européenne DAB Eureka 147, retenue pour la radio numérique. Cette adaptation de normes permet de transmettre des données de tout type, y compris la vidéo, quel que soit le protocole de codage retenu (MPEG-4 par exemple), et de converser en même temps avec son correspondant en diffusion numérique terrestre. Le T-DMB est normalisé à l’ETSI depuis 2005. Les profils utilisés doivent être définis dans la couche de transport de façon à faciliter l’interopérabilité entre systèmes. Le système est utilisable sur ordinateurs portables, téléphones mobiles, assistants numériques ou terminaux embarqués dans les véhicules. Les terminaux DMB de LG sont capables de mettre en œuvre H.264 à 30 trames par seconde et de fonctionner dans la bande des 200 MHz. La faible consommation des récepteurs et la faible bande de fréquence exigée par le système autorisent son emploi pour la diffusion de cinq programmes télévisuels à destination des récepteurs portables sur un seul multiplex. Bien entendu, le T-DMB présente un avantage écrasant sur le DVB-H lorsque des infrastructures de réseau existent, ce qui est le cas en Corée et en Allemagne. Le coût d’un réseau à édifier en T-DMB est un facteur bloquant. Aussi, le DMB semble avoir peu de chances d’être retenu en France pour le service de TMP (télévision mobile personnelle).
DVB-H
T-DMB
Objectifs
Diffusion de services multimédia vers des terminaux mobiles de poche
Diffusion de services multimédia
vers des terminaux mobiles de poche
Consommation des terminaux
50 mW (grâce au time-slicing, découpage temporel)
300 mW
Recherche du meilleur émetteur
Par basculement sur une autre fréquence
pendant les temps morts
Impossible
Largeur des canaux
8 MHz
1,5 MHz
Possibilité maximum
Trente canaux télévisuels
5 à 6 programmes TV à 300 kbit/s
Inconvénients
Réseau six fois plus coûteux en émetteurs
Pas d'emploi du mode 4K
Avantages
Agrégation des flux TV
Adaptations des porteuses COFDM
à la largeur de bande sélectionnée
Modes 2K, 4K ou 8K
Possibilité de réemploi du réseau d'infrastructure DAB existant pour un usage télévisuel
Selon le "Comité spécial T-DMB" qui associe les six exploitants du T-DMB dans les zones urbaines de Séoul, les ventes de terminaux T-DMB ont dépassé le million d’unités en Corée du Sud à la fin du mois de juin 2006. Ces terminaux permettent de recevoir les services de télévision mobile et de radio numérique. Le marché se partage entre les téléphones cellulaires T-DMB (32,4% des ventes), les terminaux embarqués (28,7 %, avec ou sans systèmes d’aide à la navigation), les clés USB en T-DMB (22,7 %) et les ordinateurs portables, assistants numériques et divers (16,2 %). Les terminaux disposant d’un écran de 3 pouces ou moins ont connu un succès notable.
L’Inde est le premier pays à retenir une norme T-DMB strictement identique à celui de la Corée. La Chine et l’Allemagne ont également retenu la norme T-DMB, mais assortie de quelques variantes. La Chine va lancer cette année des services commerciaux de télévision mobile et de radio utilisant les technologies DMB (Digital Multimedia Broadcasting) et DAB-IP. Ces deux techniques reposent sur le DAB (Digital Audio Broadcasting), déjà utilisé en radio numérique à plus de 500 millions d’auditeurs potentiels dans 40 pays dans le monde, dont la Nouvelle-Zélande et le Royaume-Uni.
6 - S-DMB
La Chine et l’Inde semblent intéressées par la norme S-DMB. La version TiMi, en cours de développement pour des satellites chinois, serait très prometteuse. L’Inde (ISRO) devrait lancer un système mobile d’applications multimédia par satellite basé sur S-DMB à l’intention des véhicules. En Corée, TU-Media a déjà séduit un demi million d’utilisateurs du système S-DMB qui bénéficient de 25 services orientés vers la clientèle mobile.
7 - Le MBMS (Multimedia Broadband and Multicast Services)
Cette technologie n’est possible en 3G qu’avec la mise en œuvre du HSDPA (prévu dans les versions 6 et 7 de la norme 3G W-CDMA rédigée par le 3GPP) pour des raisons d’économie de fréquence. L’algorithme du MBMS permet des transmissions de diffusion et de multidiffusion sur les réseaux GSM et W-CDMA par une simple extension technique, donc de faible investissement. Plus flexible que le DVB-H, MBMS peut diffuser différents contenus en différents points du réseau à la condition que l’audience se concentre sur un nombre réduit de programmes au sein de la même cellule. Les terminaux 3G sont capables d’utiliser le MBMS puisque la norme 3G contient cette option. Plusieurs essais positifs laissent à penser que cette offre pourrait se matérialiser en 2009.
8 - Media FLO
La technologie Qualcomm (Media FLO, Forward Link Only), vise à distribuer des flux vidéo ou multimédia de haute qualité sur des terminaux mobiles (de 5 à 200 km/h), en utilisant la modulation OFDM et la technique de compression H.264 et AAC+. Le flux des données est divisé en 4 096 sous flux transmis en parallèle sur des porteurs en OFDM (mode en 4K) sur des canaux de 8 MHz. Les sous porteurs peuvent être modulés en QPSK ou en 16 QAM. Les écrans des terminaux sont au format QVGA et Q2VGA. Selon les disponibilités en fréquence, FLO utilise une porteuse comprise entre 1 et 2 GHz de 60 km de portée, ce qui réduit les opportunités de changement de cellules. Les contenus reçus d’internet en temps non réel peuvent être reformatés en paquets FLO et diffusés par le système MDS (Media Distribution System), par satellite ou sur fibre optique, etc. Un réseau cellulaire 3G CDMA (entre 1 et 2 GHz) facilite la distribution du contenu, en multidiffusion, grâce aux procédures de multiplexage, d’interactivité et d’autorisation d’accès au service. Le système de distribution de média (MDS) de Qualcomm est un système de bout en bout qui permet la distribution vidéo en MPEG-4 sous une bonne qualité en utilisant les ressources de programmation de l’annuaire (Media Program Guide, MPG) et le pré enregistrement sur le portable des séquences des programmes désirés (sélection des contenus par « clipcasting », par sélection de 10 bouquets et de liens vers des sites de la Toile – 40 "clip channels" possibles). Ainsi, la capacité de la batterie est ménagée et la qualité de réception de type temps réel est préservée. L’exploitant optimise, par des serveurs spécialisés, le nombre d’abonnés utilisateurs, le nombre de programmes et de contenus, ainsi que le débit supplémentaire de mise à jour que le réseau peut accepter. Ces informations de gestion de trafic sont utilisées pour la facturation et les paiements des droits (DRM). Dans les réseaux cellulaires, MDS utilise des liaisons dédiées entre les terminaux afin d’assurer la qualité de service la meilleure. Verizon offre la télévision mobile sur système MediaFlo, réalisé par Qualcomm, sur son réseau EV-DO.
9 - Flash - OFDM
Le système Flash-OFDM, de la société Flarion, propose une solution de communication mobile en IP en débit descendant entre 1 Mbit/s en débit moyen (et 3,2 Mbit/s, débit crête rafale) et en débits montants compris entre 300 et 500 kbit/s (900 kbit/s en rafales) dans des canaux appairés en FDD de largeur inférieure à 2 MHz. La faible latence des signaux (inférieure à 50 ms) permet l’application PTT, les jeux en ligne, VoIP, ainsi que des applications professionnelles de bureautique, la visioconférence et la télésurveillance. La modulation OFDM réduit les difficultés de propagation liées aux échos et aux interférences. La modulation OFDM peut être combinée avec la technique d’étalement de spectre par saut de fréquence de façon à profiter des avantages de la diversité de fréquences et de la réduction des interférences du CDMA. En changeant de fréquence après l’envoi d’un symbole, les pertes dues au fading sont réduites.
Le système Flash-OFDM nécessite une mise en œuvre dans les couches 1 et 2 de la troisième génération cellulaire mobile. La couche physique doit résoudre les problèmes posés par les parcours multiples, les écarts de temps de propagation et l’effet Doppler. Les systèmes de données qui utilisent l’OFDM divisent le spectre disponible en espaces fréquentiels égaux sur la base de la modulation utilisée (QSPK, QAM, etc.). L’information est déposée sous forme de symboles sur chacun des espaces fréquentiels. Le saut rapide de fréquences de la technique de l’espacement de spectre (FHSS) est effectué selon une méthode prédéterminée de type pseudo aléatoire. La répartition des symboles et des fréquences est effectuée de façon à minimiser les interférences entre stations et entre communications de la même cellule, de sorte que l’ensemble des fréquences disponibles soit le mieux utilisé. Flash-OFDM possède, dans la couche physique, une efficacité trois fois supérieure à celle du CDMA ordinaire. Les couches MAC et la couche liaison présentent également des avantages particuliers.
Habituellement, en CDMA et en TDMA, les informations sont contenues dans une trame et l’émission d’une station est effectuée à un moment précis. En OFDM, il est possible de transmettre un bit seul (ou plusieurs) sans le faire précéder d’un en-tête, la couche MAC se chargeant de gérer la qualité de service. La couche Liaison effectue le contrôle localement, ce qui gagne du temps et permet d’offrir un service temps réel et des services interactifs. A la différence des réseaux 3G, ici, TCP/IP peut être utilisé et fournir les acquittements que les applications à haut débit demandent sans craindre de congestion. Ce système est soutenu par des exploitants de réseau américains et européens et des industriels comme Siemens et Netgear, lequel propose un système compatible avec le Wi-Fi.
10 – Protection des contenus
La protection des services contre le piratage est assurée soit par l’accès conditionnel (CAS) des abonnés dans le temps, soit par le profil enregistré des abonnés (3GPP : Smart Card Profile). La protection des contenus pour ce qui concerne les droits d’usage et de reproduction des œuvres (DRM) est liée à différentes techniques. L’OMA (Open Mobile Alliance) a développé le DVB IPDC et l’OMA B-Cast, et le 3GPP le SmartCard Profile (OMA-BCast, etc.).
11 - Les marchés envisageables
Trois marchés sont visés par ces systèmes : le marché du transfert simple en point à point, celui de la multidiffusion (multicast) et celui de la diffusion générale. Les aspects relatifs à la spécialisation des terminaux mobiles et les habitudes du public renforcent ce point de vue. Le fonctionnement des services suppose une compatibilité technique des transferts de messages entre les réseaux à grande distance, les réseaux mobiles (GPRS/UMTS) et les réseaux domestiques (UWB, Bluetooth, etc.). La définition des interfaces des réseaux est essentielle. Des associations de normes peuvent être suscitées par des industriels astucieux (avec Wi-Fi, WiMAX, Flash OFDM, Home Networking, association fixe/mobile, etc.). Les normes de communication évoluent et l’on envisage des systèmes UWB à faible portée, un système Bluetooth de nouvelle génération, des associations de systèmes, etc. Trois familles de réception apparaissent.
Diffusion terrestre (TNT)
Satellite
Terminaux mobiles
DVB-H et DVB-T
S-UMTS en DVB-H
UMTS unicast
T-DMB
MBMS (multicast/broadcast)
MediaFlo de Qualcomm
WiMAX
N Canaux
20 canaux pour 80 % audience
60 canaux max. pour 60 usagers
Audience illimitée
Audience limitée à un pays par faisceau
Audience limitée
Interactivité
Interactivité
Interactivité
Coût faible
Coût moyen
Coût élevé
Chaque région du monde défend sa norme.
Pays
Norme
Codage vidéo
Mux
Modul.
Observations
Japon
ISDB-T
H.264/AVC
MPEG-2
OFDM
Segm.
Divise les fréquences en 13 segments
Corée
T-DMB
H.264/L1.3 AVC
MPEG-2
COFDM
Basé sur Eureka 147 (DAB). Canaux de 1,5 MHz
Europe
DVB-H
H.264/AVC
MPEG-2
COFDM
(adapté de DVB-T). 40 canaux pour 11 MHz de canal DVB
Etats-Unis
E-VSB
MPEG-2
MPEG-2
VSB
Combinable avec la VSB à 8 niveaux.
12 – Espoirs et incertitudes
De nombreux usages sont possibles avec l’ensemble de ces systèmes, à l’extérieur des bâtiments seulement ou y compris à l’intérieur de ceux-ci (voix, données, images, jeux, enseignement, alertes, etc.). Il existe plusieurs moyens pour offrir la télévision mobile personnelle (TMP), soit en diffusion totale, soit à la demande. Il ne s’agit pas des mêmes réseaux, bien entendu et l’amortissement est à chaque fois un cas spécifique. D’autre part, la chaîne de valeurs est vaste (éditeur de contenus, intégrateur de programmes, intégrateur de bouquets, exploitant de service, exploitant de réseau, fabricant d’équipements). Leur mise en place, avec la valorisation des droits (DRM), est susceptible de déstabiliser la gestion et la rentabilité des systèmes de diffusion télévisuelle existants.
Des développements récents ont démontré l’intérêt de la clientèle pour des services mobiles associés aux services fixes (convergence fixe mobile) dont les débits et les formats d’image ne sont pas toujours les mêmes. Or, les débits sont liés aux formats d’image. La 3G demande 100 kbits pour un rythme de 15 images par seconde en QCIF sur des écrans de deux pouces, alors que le DVB-H demanderait 350 kbit/s pour 25 images par seconde en CIF sur des écrans de sept pouces, et le DVB-T entre 4 à 8 Mbit/s. Les programmes télévisuels sur terminaux mobiles (TMP) implique de sélectionner des cadrages rapprochés, de réduire le nombre de personnages, de renoncer à la publicité et de sélectionner des thèmes à présentation courte (les nouvelles, le résumé des sports, etc.). La réutilisation de ces séquences sur d’autres supports nécessite un accord avec les partenaires impliqués. Le retraitement d’images (cropping) ou le zoom sur des images télévisuelles entraînera des frais supplémentaires et une gestion plus complexe des droits DRM. Les terminaux mobiles peuvent être conçus pour un usage en temps réel ou en vue d’une restitution au domicile des contenus reçus à la condition d’être équipés de mémoire à forte capacité de stockage (Disque dur HDD ou Stick Memory Flash). La couverture en DVB-H ne sera pas acquise en France avant 2010. Or, le satellite sera disponible avant cette date, afin d’assurer la transition avant l’extinction de la télévision analogique.
Au principe d’un DVB-H paneuropéen, il semble de plus en plus se substituer la solution d’un système multimode DVB-H et DVB-T, auquel pourrait se joindre le DVB-SH. En effet, l’Italie, les Pays-Bas et la Suisse vont développer les deux premiers systèmes cités. L’Allemagne, pour des raisons d’infrastructures existantes, s’oriente vers le DVB-T en 16 QAM, à 10 Mbit/s par multiplex, pour des services gratuits. Le DVB-H est mis en œuvre en France en modulation à 64QAM, à 20 Mbit/s par multiplex, plus robuste par rapport au bruit, d’un rayon de couverture plus large et de meilleure qualité en réception intérieure et pour des services payants.
D’autre part, l’ETSI étudie la normalisation d’un DVB-T2 pour la diffusion terrestre à trois programmes en TVHD par multiplex, qui disposerait d’une plus grande couverture en espace domestique et dans les véhicules. Le DVB-T2 disposerait d’une modulation en OFDM à 256 QAM à 1K, 2K, 4K, 8K, 16K et 32K porteuses, avec codage correcteurs d’erreurs LDCP, constellations « tournées », avec modulation codée à bits entrelacés (BICM) et codage spatio temporel MISO (Multiple Input Single Output). Le multiplex pourra être décomposé en sous multiplex codés, afin de rendre l’exploitation plus facile.
Il est difficile de définir aujourd’hui quels types d’images et quelles mobilités assureront un marché justifiant les investissements de réseau. Même si la fonction de diffusion d’images avec télévote, téléachat, etc. paraît indispensable sur ce marché, et même si des services hybrides doivent y être associés, certaines fonctions possibles semblent encore incertaines. On estime que 30 % seulement des utilisateurs de la 3G utiliseront la fonction de visiophonie. La vidéo sur demande pourrait ne concerner que 50 % du marché de la diffusion des images, mais cette pratique pourrait être suffisante pour rentabiliser les équipements dans certains cas d’usage. L’ergonomie des connexions compte pour beaucoup pour le taux de fréquentation. Il reste à savoir si le succès est-il lié à la norme, aux facilités de service ou à la variété des contenus offerts ? Un accord entre exploitants de réseau mobile et diffuseurs de programmes télévisuels sera probablement trouvé !
Mise à jour du 30 Novembre 2008
Sources : IEEE Communicarions Review, Rapport Arcep Juin 2007. La presse quotidienne 2008.
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